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La Corée éternelle, sublimée par ses danses, musiques et costumes

Thomas Hahn 28 novembre 2019
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The Scent of Ink © NTOK

L’essence de la Corée, dansée noir sur blanc et en couleurs : le spectacle Scent of ink est bercé par une culture millénaire. Mais il pose sur ces traditions un regard subtilement contemporain. Voici l’occasion unique de voyager, un dimanche après-midi, sous le charme de la Compagnie Nationale de Danse de Séoul ! Un rêve dont on émerge, ressourcé et serein.

La Corée du Sud ne nous est plus inconnue, loin de là. Elle nous appâte par l’appel des kimchi, du boulgogi et tant d’autres délices culinaires. La K-Pop, bien sûr. Mais le cinéma coréen est tout aussi puissant et en passe de battre tous les records de popularité planétaire. Petit à petit, nous découvrons aussi la danse, une ambassadrice pleine de charme, forte d’un savoir-faire profond et intemporel.

The Scent of Ink © NTOK

On a pu admirer, il n’y a pas longtemps, la Compagnie Nationale de Danse, dans une pièce mémorable (Shigane Nai), sous la direction du chorégraphe français José Montalvo, directeur de la MAC de Créteil. Cette œuvre très actuelle, interprétée par une troupe contemporaine mais dévouée à la tradition de son pays, a remporté un énorme succès, en France comme en Corée. Aujourd’hui la compagnie nationale est de retour à Paris, avec une œuvre qui la montre sous ses lumières les plus authentiques. Mais attention : elle vient pour une seule représentation !

Un hommage aux saisons, aux fleurs et à la calligraphie

Telle une grande fresque, Scent of Ink s’articule en six tableaux et s’inscrit dans la pure tradition de la Corée. En même temps, cette œuvre de la chorégraphe Yun Sung-joo réussit une fusion très gracieuse entre tradition et sensibilité contemporaine. Logiquement, elle s’est hissée au rang d’une pièce de danse emblématique de la culture et de l’identité coréenne et agit telle une ambassadrice hors des frontières de son pays. Scent of Ink offre une possibilité parfaite d’approcher l’âme de ce pays où la vie au quotidien paraît souvent n’obéir qu’au « palli palli » (allez allez !).

Mais la Corée du Sud n’a pas oublié son sens de la respiration profonde, de la beauté et de l’épure. En effet, dans la danse traditionnelle coréenne, tout part du mouvement de la respiration. C’est là, à l’intérieur du corps, que se tisse le lien avec la danse contemporaine coréenne. À voir cette danse, déployée majestueusement dans Scent of Ink, on comprend mieux pourquoi ce pays est dit « du matin calme ».

The Scent of Ink © NTOK

Stylisme contemporain

Avec Jung Ku-ho, c’est un grand styliste contemporain qui revisite la tenue traditionnelle coréenne, le hanbok, apportant une touche plus épurée et pourtant plus raffinée que dans la tradition. La scénographie, également conçue par Jung Ku-ho, est à son tour du grand art plastique contemporain, avec ses lignes de fuite en direction de l’infini, qui savent révéler des vibrations éternelles. Ce lien avec les racines est porté par des musiques traditionnelles qui ne jurent que par l’harmonie et impressionnent par leur plasticité.

Les tableaux principaux de Scent of Ink rendent hommage à quatre plantes : fleur de prunier, orchidée, chrysanthème et bambou. À travers elles, la pièce décline les quatre saisons et les couleurs-clé de la tradition coréenne : le rouge, le vert, le jaune et le noir, également présenté sous forme de calligraphie, l’un des arts-clé de la culture coréenne. La fluidité, la délicatesse, la douceur des mouvements des bras, des bustes etc…, jusque dans le toucher des pieds au sol, s’inspire du mouvement du pinceau du calligraphe. Scent of Ink vaut bien une séance de yoga ou de méditation, l’inspiration visuelle et musicale en sus…

“The Scent of Ink” © NTOK

Ouverture du nouveau Centre Culturel Coréen

Si le spectacle est donné au Palais des Congrès à la Porte Maillot, c’est parce qu’il lui faut une scène grand format où il est possible de déployer l’énorme (quoique sobre) scénographie. Mais la compagnie nationale est à Paris pour célébrer l’ouverture du nouveau Centre Culturel Coréen, dans un hôtel particulier sublimement restauré.

C’est au 20, rue de La Boétie (M° Miromesnil) que l’on peut désormais entrer dans l’univers de ce pays. Le centre vient d’ouvrir ses portes autour d’une très belle exposition de tenues traditionnelles, d’objets de la vie quotidienne, de poteries, de robes de cérémonies, de meubles, de chapeaux, de dessins, d’affiches etc… S’y dresse un portrait de la culture coréenne, orchestré selon les couleurs-clés et leurs symboliques, détaillées en langue française. On y découvre également une programmation de films, de concerts et d’autres manifestations, sélectionnés spécialement pour offrir des entrées dans la culture traditionnelle et contemporaine de ce pays qui ne cesse d’étonner le monde.

Thomas Hahn

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