0 Shares 2149 Views

La Boule Rouge portée par l’énergie d’une belle troupe

Construite essentiellement sur un jazz band accompagnant une troupe nombreuse et talentueuse, « La Boule rouge » offre au public du théâtre des Variétés un moment original et agréable à découvrir.

Nous voici durant les années 20, cette période qualifiée de « folle » tant l’on mettait alors d’énergie et d’exubérance à vivre pour oublier les horreurs de la guerre. Charles de l’Arquebuse, (l’excellent Maxime Guerville), un jeune bourgeois émoustillé par une serveuse de cabaret, va pousser ses deux amis à l’imiter et à placer leurs économies dans la refonte de ce lieu en difficulté où l’on vient aimer, boire et danser. Passer de fils à papa à directeur d’une quasi boite de nuit n’est pas de nature à faciliter ses relations familiales, mais qu’importe si cette aventure lui permet de larguer les amarres et de rencontrer l’amour. Pour nourrir ce scénario assez classique, Constance Dollfus et Clément Henaut ont eu la bonne idée de faire appel à un jazz band de quatre musiciens et à une troupe de seize jeunes artistes, tous excellents.

La particularité de ce spectacle musical est de surprendre en mettant en décalage et en opposition la période de référence et les chansons venant raconter l’histoire en s’emparant de tubes bien plus contemporains (un bon demi-siècle les sépare) dont les paroles sont allègrement détournées. Parmi eux, on notera « I’m so excited », « Je suis malade » ou encore « Feeling good ». Cette opération de piratage, consistant à garder la musique mais à changer les paroles, une technique aux effets garantis, n’est pas, ici, toujours parfaitement réussie et la première partie en particulier donne lieu à quelques moments de flottement, le show prenant aussi un peu de temps pour se mettre en place.

La seconde partie, plus dynamique, vient faire oublier ses petites imperfections. Après notamment un duo très drôle, dans le style années 40, interprété devant le rideau baissé et dans deux cercles de lumière par Rémi Palazy et Guillaume Sorel, la comédie musicale s’achève sur un feu d’artifice parfaitement chorégraphié par Eva Tesiorowski, éblouissant et euphorisant.

Comme pendant tout le spectacle, la troupe, sans faiblesse aucune, avec une homogénéité, une énergie et un savoir-faire remarquables, donne le meilleur, accompagnée par quatre musiciens hors pair, menés par le pianiste Simon Froget-Legendre. Dans ces conditions, l’ensemble ne peut qu’atteindre son but, divertir musicalement et offrir de très beaux tableaux chantés et dansés, en présentant une brochette de jeunes artistes qui méritent notre soutien et votre visite.

Philippe Escalier

Articles liés

Découvrez le seul-en-scène “Florence 1990” à La Petite Croisée des Chemins
Agenda
90 vues

Découvrez le seul-en-scène “Florence 1990” à La Petite Croisée des Chemins

18 novembre 1990. Florence Arthaud arrive dans le port de Pointe-à-Pitre à la barre de son trimaran et remporte la Route du Rhum, première femme à s’imposer dans une course en solitaire. Adolescent, je suis alors fasciné par cette...

Bananagun dévoile leur nouveau single “With the Night” extrait de leur nouvel album à paraître
Agenda
119 vues

Bananagun dévoile leur nouveau single “With the Night” extrait de leur nouvel album à paraître

Bananagun, originaire de Melbourne, partage “With the Night”, extrait de leur deuxième album “Why is the Colour of the Sky ?”, dont la sortie est prévue le 8 novembre via Full Time Hobby. Ce single au piano reflète le...

“Nadia Léger. Une femme d’avant-garde” au Musée Maillol : une exposition à ne pas manquer !
Agenda
143 vues

“Nadia Léger. Une femme d’avant-garde” au Musée Maillol : une exposition à ne pas manquer !

Nadia Khodossievitch-Léger (1904-1982) a été une figure de l’art du XXe siècle. À travers plus de 150 œuvres, la rétrospective Nadia Léger. Une femme d’avant-garde retrace le parcours largement méconnu de cette femme d’exception, tout à la fois peintre prolifique, éditrice...