Julien Cottereau, rêveur éveillé
Après en avoir joué 1.300 représentations dans le monde entier, Julien Cottereau revient enfin à Paris avec ce spectacle culte : « Imagine-toi ». Un seul en scène à voir pendant les fêtes et au-delà !
Mélange d’un Buster Keaton, d’un Pierrot Lunaire et d’un Pinocchio qui aurait grandi trop vite, Julien Cottereau est tout à la fois clown, mime et bruiteur. En 2008, il a imaginé un personnage absurde, tendre et naïf qui sait conquérir les cœurs, malgré sa silhouette dégingandée, sa dégaine de doux rêveur.
Le talent a l’état pur
Ce garçon à tout faire commence à balayer la scène quand il découvre qu’il est observé. Sans décor, ni accessoire, l’interprète fait alors surgir, en toute simplicité un monde peuplé de monstres, de princesses et de chevaliers. S’il a besoin de quelque chose, Julien Cottereau l’invente aves son corps, des mimiques, des borborygmes et des sifflements. Quand il imite le chien, il donne à voir le roquet, comme le Saint-Bernard, mais il imite aussi la balle. Sans aucun artifice donc, mais débordant d’imagination, et cela est son premier mérite.
Dans la tradition d’Arlequin de la Commedia dell’arte ou des Enfants du Paradis, il couine, grogne, rugit et siffle sans jamais lasser, car il sait comment nous tenir éveillé. Son deuxième mérite réside en effet dans sa faculté à stimuler nos capacités d’émerveillement.
Parenthèse enchantée
Julien Cottereau embarque tout le monde dans son drôle d’univers, les petits comme les grands. Doué, il l’est assurément ! Molière 2007 de la Révélation théâtrale masculine, Prix 2008 de la SACD dans la catégorie one-man-show, il a fait ses classes au Cirque du Soleil (1994-2005), après la Rue Blanche. Non seulement virtuose, cet artiste est généreux. Son engagement de longue date pour l’association Clowns sans frontières en témoigne.
Drôle et sensible, Julien Cottereau convainc aussi bien dans ses vaillants combats que ces élucubrations pour séduire sa belle. Maîtrisant aussi parfaitement l’improvisation, il a l’art et la manière de titiller le clown qui sommeille en chacun de nous. Car en effet, le spectacle repose pour une grande partie sur la participation du public. Séance photo, partie de chasse… il sait ouvrir son espace de jeu, se calant sur chaque partenaire de scène avec précision, en faisant preuve d’une réelle empathie. Il touche les adultes, parce qu’il les rend créatifs, et les enfants car il entre de plein pied dans leur monde en les rendant importants.
En nous entraînant ainsi dans son monde de tendresse et d’émotion, cet iconoclaste s’adresse à ce que l’humanité a de plus beau, de plus rare, de plus cher : le respect de l’autre et la grâce de l’enfance. Et c’est profondément humain.
Sarah Meneghello
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