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Jordan Boury : “Un festival pluridisciplinaire qui offre une plateforme à ceux qui en ont besoin”

Soukeyna Weber 26 février 2021
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Photo par Patrice L

À seulement 20 ans, Jordan Boury a déjà pu se produire à travers le monde. Ce talentueux danseur s’attaque à un nouveau défi : la direction artistique d’un festival pluridisciplinaire, Efferv&Sens, qu’il a co-créé à Poitiers.

D’où t’es venue l’idée de créer le festival Efferv&sens ?

C’est mon associé Didier Raquet qui m’a proposé l’idée de cours de danse dans son hôtel à Poitiers. Il avait l’habitude d’organiser des événements artistiques dans son hôtel, mais n’avait encore rien eu en rapport avec la danse. Comme il savait que je donnais déjà des cours, en plus de mes performances, ça lui paraissait évident de faire appel à moi. Ensuite, on a décidé ensemble d’aller encore plus loin en créant un festival autour de cette idée.

Comment avez-vous créé la première édition ?

J’ai d’abord proposé de créer un petit week-end pour attirer le public qui n’est pas habitué à ce genre d’événement. Pour les artistes, j’ai fait appel à mes amis en leur proposant de participer à un nouveau festival. C’était une façon de montrer leur talent à un public qui les découvrait pour la première fois. Le festival est né de ces deux jours basés sur la pluridisciplinarité.

J’ai endossé pour la première fois le rôle de directeur artistique, ce qui m’a permis de comprendre quel était vraiment le travail à fournir dans ce métier. Après la 1ère édition, nous avons eu de très bons retours, autant de la part du public que des artistes. Il fallait donc continuer sur cette lancée.

Effervesens

T’attendais-tu à un tel succès ?

Ça va paraître présomptueux mais oui, parce que l’idée était bonne. Réunir plusieurs arts en un week-end, surtout dans une région pas très développée artistiquement, plaît forcément, car les gens n’attendent que ça !

Pour la 1ère édition, on n’a volontairement pas invité de têtes d’affiches. Se faire plaisir avec de bons artistes émergents qui ont des valeurs humaines, de l’ambition, de la bienveillance, le sens du partage… C’est ce qui a plu : les valeurs véhiculées.

On a alors monté l’ambition d’un cran pour l’édition suivante : au-delà des amis, j’ai appelé des artistes émergents trouvés sur Instagram, pour agrandir le cercle. Ensuite, la 3e édition a été un énorme succès. La consécration, malgré la crise sanitaire !

Quels sont tes meilleurs souvenirs de cette 3e édition du festival ?

J’en ai plein ! D’abord, mon cours qui a lancé le festival. Je n’ai jamais autant kiffer un cours, parce que j’étais avec tous mes potes et des professionnels que j’admire, comme le chorégraphe de ma compagnie.

Ensuite, je revis le plaisir d’avoir proposé le tremplin musical, avec une plateforme pour que les artistes puissent avoir des premières fois sur scène, devant un public. Parmi les bons souvenirs, le cabaret des curiosités, une première dans le festival. On a pu y présenter des artistes de tout horizons, avec des talents très différents et des arts assez méconnus. Enfin, j’ai apprécié revoir des amis artistes et travailler avec mes deux acolytes de la technique sur le son et la lumière pendant trois jours.

Quels ont été les plus grands obstacles ?

Surtout la communication, déjà pour récupérer les informations de 60 artistes. C’était aussi un challenge, cette année, sur le plan logistique (transport) et technique (lumière, sons…), avec des filages tard le soir, des captations à organiser. On a à peine dormi, car on est une petite équipe (3 à la direction et 2  la technique). Heureusement, c’était fun !

Pourquoi le nom Efferv&Sens ?

C’est moi qui l’ai trouvé, après un brainstorming avec l’équipe. On a mis sur papier tout ce qu’il y avait comme mot autour des valeurs du festival. Ce qui ressortait : le fait de balancer pleins de chose ensemble, en peu de temps, bref l’effervescence artistique condensée en trois jours. On a aussi voulu y ajouter quelque chose d’intéressant au mot « effervescence », de façon à faire davantage ressortir le mot « sens ». Le logo l’exprime bien, tout en façonnant une vraie identité.

Tes projets pour les prochaines éditions ?

On aimerait ne pas les faire en hiver, pour profiter de l’extérieur, peut-être créer une terrasse. L’idéal serait un rooftop dans l’hôtel. On garderait le même format : trois jours avec les cours, le tremplin et la soirée cabaret, mais ce serait bien d’internationaliser un peu l’événement, notamment avec les profs de danse. À long terme, l’idéal serait de s’exporter dans d’autres régions (notamment à Paris), tout en préservant cette ambiance bienveillante et l’aspect « découvertes artistiques ».

On aimerait aussi agrandir l’équipe, notamment en communication, pour vraiment en faire un festival reconnu. On a l’ambition de faire participer le public, d’inciter la communauté à s’engager. Déjà, le fait que ce soit dans un hôtel rend tout de suite l’événement plus intimiste, car les professeurs et artistes sont proches du public, ils sont accessibles pour échanger avec les festivaliers.

Même si on s’agrandit, on aimerait garder nos valeurs. Nous sommes fiers de présenter un festival pluridisciplinaire qui permet au public de découvrir de nouvelles formes d’art, de nouveaux artistes, d’offrir une plateforme à ceux qui en ont besoin.

Propos recueillis par Soukeyna Weber

Plus d’informations sur le site de l’événement

À découvrir sur Artistik Rezo :

Les Rencontres Chorégraphiques de Seine-Saint-Denis, par Thomas Hahn

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