Jean et Béatrice
De Carole Fréchette
Mise en scène Thomas Le Douarec
Avec Caroline Devismes et Thomas Le Douarec
Reprise du 1er au 29 avril 2014 Le mardi à 19h
Plein tarif 24€ Tarif réduit 13€
Réservation par tèl au 01 42 33 42 03
Durée : 1h20
Manufacture des Abbesses 7, rue Véron 75018 Paris M° Pigalle ou Place des Abbesses
www.manufacturedesabbesses.com
|
Reprise du 1er au 29 avril 2014
« Jeune héritière recherche un homme qui pourra l’intéresser, l’émouvoir et la séduire. Récompense substantielle à la clé ». Trop seule dans une tour quasi inhabitée, Béatrice a collé cette annonce un peu partout dans son quartier. Jean se présente. La seule chose qui l’intéresse, c’est de connaître le montant de cette fameuse récompense…
Est-ce un parcours initiatique vers l’Amour ? Est-ce un scénario pour pimenter une vie de couple ? Béatrice est-elle l’archétype de la femme d’aujourd’hui qui cherche le grand amour tout en refusant de plier devant lui ? Jean est-il celui de homme moderne qui affirme sa force mais recèle des faiblesses ? A chacun de se faire son idée. Seule certitude, ce texte est intrigant à souhait car empreint d’un irrésistible onirisme !
Cette pièce, comme tant d’autres de la québécoise Carole Fréchette (couronnée de nombreux prix et traduite dans plus de quinze langues), met en scène des personnages enfermés en eux-mêmes dans la solitude mais en quête d’amour et d’humanité. L’auteure y utilise le principe de la fable, moderne, métaphorique, allusive et très poétique.
Caroline Devismes et Thomas Le Douarec (qui signe aussi la mise en scène) campent avec une sensibilité à multiples facettes deux être à la fois ancrés dans la réalité et fortement allégoriques. Béatrice s’invente une vie pour échapper à la sienne et cherche l’amour d’une étrange manière, entre vierge effarouchée et féministe acérée. Jean vit sans croire à grand chose, hormis aux billets de 20… unique moteur qui le fera se soumettre aux requêtes de la belle.
A force de contes comme de menaces ou encore de marionnettes, Jean parviendra-t-il à la captiver, la faire pleurer et enfin la séduire… après avoir stoppé ses crises de narcolepsie et le flot de paroles qui sortent de sa bouche « comme l’eau des chutes du Niagara »? Et s’il y arrive, Béatrice ne souhaitera-t-elle obtenir plus, la réciprocité par exemple ?
« Jean et Béatrice » avance de bonds en rebonds, parfois en douceur, parfois dans la douleur, souvent dans l’affrontement mais rarement dans la sensualité sinon simulée. Pourtant, les personnages se dévoilent peu à peu, Caroline Devismes laissant transparaître les névroses de Béatrice, Thomas Le Douarec les failles d’un type sûr de lui… en apparence. On est suspendu à leurs lèvres… pendant que l’ambiance surréaliste qui les enveloppe nous intrigue, nous percute souvent et nous fait parfois rire !
Caroline Fabre
[Visuels : Jean-Christophe Soum-Fontez]
|