0 Shares 1703 Views

Jack l’Eventreur – Le Lucernaire

5 février 2013
1703 Vues
Jack l'Eventreur - Le Lucernaire - affiche

Londres, fin du XIXème siècle. Plusieurs femmes vont succomber aux coups de celui qui deviendra le célèbre Jack l’Eventreur. Son mode opératoire ne change que peu, son audace va croissante et jamais il ne sera identifié formellement, les seules personnes à l’avoir vu à l’œuvre ayant fini en charpie…

Littérature, cinéma, théâtre, opéra, musique et même télé, jeux vidéo et de sociétés : les exploits du plus célèbre criminel de tous les temps ont inspiré tous les modes d’expression. Robert Desnos, un des plus célèbres suppliciés de la barbarie nazie, amateur de fantastique depuis son plus jeune âge et un des chefs de file du surréalisme avant de s’en éloigner, publie en 1928 un récit quasi clinique des atrocités commises par celui qu’on surnomma « le génie du crime ». La langue y est aussi rude que déliée, décortiquant chaque détail physionomique des victimes et mode opératoire du responsable de cette terreur qui pétrifia Londres à la fin du siècle dernier. 

Ce goût de Desnos pour le fantastique semble avoir motivé Vincent Poirier qui propose de ce texte une adaptation scénique qui flirte vers ce genre cher à Tod Browning ou Murnau. De ce texte résolument réaliste, le metteur en scène propose en effet plus qu’uneaccentuation des contrastes, allant jusqu’à plonger le plateau et la salle dans une obscurité quasi totale.Jack l’Eventreur - Le Lucernaire Seuls quelques points lumineux s’intégrant à merveille dans le processus narratifet scénographique irisent ce black out. La puissante voix de Nicolas Rivals n’en sera que plus inquiétante et le mystère plus épais. Une musique souvent stridente et des chorégraphies qu’assure avec grâce Armelle Gouget complètent cet habile mélange entre la clarté réaliste du texte et l’obscurité dans laquelle il est joué. Cette beauté plastique indéniable a de quoi dérouter. Bousculant bien des codes, Vincent Poirier joue d’une audace constante pas forcément fédératrice, mais son parti pris mérite d’être salué d’autant que les comédiens excellent. 

Franck Bortelle

Jack l’Eventreur

De Robert Desnos

Mise en scène de Vincent Poirier
Scénographie : Tramber Regard

Avec Nicolas Rivals, Sylvain Meillan et Armelle Gouget

Lumières : Charler Altorffer et Pascal Batard
Son : Amélie Polachowska

Du 23 janvier au 16 mars 2013
Du mardi au samedi à 21 heures

Durée : 1h10

Théâtre le Lucernaire
53, rue Notre-Dame des Champs
75006 Paris

www.lucernaire.fr

A découvrir sur Artistik Rezo : 
– Les pièces à voir à Paris en février 2013

[Photo © Merlin Brenot]
 

Articles liés

“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Agenda
45 vues

“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée

Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...

“Les Imitatueurs” à retrouver au Théâtre des Deux Ânes
Agenda
50 vues

“Les Imitatueurs” à retrouver au Théâtre des Deux Ânes

Tout le monde en prend pour son grade, à commencer par le couple Macron dans un sketch désormais culte, sans oublier Mélenchon, Le Pen, les médias (Laurent Ruquier & Léa Salamé, CNews…), le cinéma, la chanson française (Goldman,  Sanson,...

La danseuse étoile Marie-Agnès Gillot dans “For Gods Only” au Théâtre du Rond Point
Agenda
64 vues

La danseuse étoile Marie-Agnès Gillot dans “For Gods Only” au Théâtre du Rond Point

Le chorégraphe Olivier Dubois répond une nouvelle fois à l’appel du Sacre. Après l’opus conçu pour Germaine Acogny en 2014, il poursuit, avec For Gods Only, sa collection de Sacre(s) du printemps qu’il confie cette fois-ci à la danseuse...