Hans was Heiri – Zimmermann De Perrot – Théâtre de la Ville
Si vous atteignez le même degré de virtuosité que les acrobates et contorsionnistes dans « Hans was Heiri » (tournure suisse-allemande pour blanc bonnet et bonnet blanc), vous verrez qu’il est bien plus drôle de vivre, la tête vers le bas. Encore et encore, les quatre appartements se mettent à pivoter et agissent comme un shaker sur les habitants. Ces cellules très carrés, qui forment un autre carré, aux dimensions spectaculaires, abritent des personnages urbains et quotidiens, mais parfois si décalés que leurs traits grossis nous rappellent des livres de notre enfance, des dessins animés ou autres bandes dessinées.
Sans crier gare, des portes s’ouvrent dans les murs et les habitants se mélangent. Leurs acrobaties ou contorsions, des plus absurdes aux plus virtuoses, alimentent la machine à gags. Mais ce qui pourrait être un cauchemar pour les occupants, est d’une drôlerie irrésistible pour les spectateurs. Clown, acrobatie, danse, jonglage et contorsion rejoignent le burlesque, faisant défiler un film muet haut en couleurs, traversé par une détective mystérieuse qui promène un cadre vide en guise d’attaché-case. A la fin, tous se rejoignent pour un cours de yoga terriblement loufoque.
Avec leur métaphore d’un monde vertigineux, Zimmermann De Perrot sont définitivement passés du statut confidentiel pour connaisseurs aux sommets de la popularité générale. A leurs débuts, à partir de 1999, ils se moquaient surtout des montagnards suisses refermés sur eux-mêmes, tout en propulsant le cirque contemporain vers les sphères de l’art et du design. Aujourd’hui encore, Martin Zimmermann, acteur et circassien issu du Centre national des Arts du Cirque et du spectacle légendaire « Le cri du caméléon » ne crée jamais sans son complice, le compositeur Dimitri de Perrot qui jongle avec les platines, en direct, dans le rôle d’un agitateur supplémentaire.
Mais depuis « Öper Öpis » (2008), les deux invitent désormais des artistes du monde entier à participer à leurs créations. Dans « Hans was Heiri », on voit la contorsionniste Methinee Wongtrakoon (Cirks Cirkor, Suède) et trois diplômés du CNAC (Mélissa Von Vépy, Gaël Santisteva et Dimitri Jourde) ainsi que le danseur Tarek Halaby (Bruxelles). Le premier critère de sélection est d’avoir un véritable talent de clown. Car dans leurs structures en bois aux sols instables, même les acrobates perdent pied et doivent se réinventer. Il vaut mieux alors savoir rire de soi-même, ce qui est la seule façon d’être heureux, selon Martin et Dimitri.
Thomas Hahn
Hans was Heiri
Conception, mise en scène & décor : Zimmermann & de Perrot
Composition musique : Dimitri de Perrot
Chorégraphie : Martin Zimmermann
Le mercredi 6 février 2013 à 20h30
Le jeudi 7 février 2013 à 20h30
Le vendredi 8 février 2013 à 20h30
Le samedi 9 février 2013 à 20h30
Plein tarif : 30 € (1ère catégorie) & 25 € (2ème catégorie)
Tarif jeune : 17€
Durée : 1h20
Théâtre de la Ville
2, place du Châtelet
75004 Paris
www.theatredelaville-paris.com
[Visuel : ©Mario Del Curto/Strates/LU]
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