0 Shares 1189 Views

Grand fracas issu de rien, cabaret spectral

6 février 2015
1189 Vues
fra

Grand fracas issu de rien

Création collective sur un concept de Pierre Guillois

Avec Dominique Parent, Sevan Manoukian, Adrien Mondot, Benjamin Sanz et Lucas Antonellis

Texte de Valère Novarina

Assistanat artistique : Stéphanie Chêne

Interprétation numérique : Claire Bardainne

Jusqu’au 12 février 2015

Mardi et vendredi à 20h30

Mercredi, jeudi, samedi à 19h30
Dimanche à 16h

Tarifs : de 9 à 27 €

Réservations au
01 55 48 91 00

Durée : 1h15

Théâtre 71 – Malakoff
3, place du 11 Novembre
92240 Malakoff

M° Malakoff – Plateau de Vanves (ligne 13)

www.theatre71.com

Homme de théâtre à la fois fantasque, poétique et amoureux du burlesque, Pierre Guillois a conçu un cabaret qu’il qualifie de “spectral”. Bien organisé, ce méli-mélo de numéros et de mots n’est en réalité pas le fracas annoncé mais un joli fatras au charme forain.

Créé collectivement, Grand fracas issu de rien enchaîne des numéros multiples. Tout commence par un Monsieur Loyal qui passe la tête dans un rectangle figurant un cadre de téléviseur. Tandis qu’il entame la cérémonie par un texte virtuose et brillamment tarabiscoté de Valère Novarina, il est très vite interrompu par un gymnaste qui aligne agilement quelques roues le long de la scène devenue piste aux miracles. Sur le côté, une chanteuse soprano colorature y va de ses trémolos tout en jouant à se dévêtir avec malice.

frac2Sans effets grandiloquents ni grandioses, les uns et les autres alternent à un rythme proche de l’onirisme. Un jongleur décline sa jonglerie au tempo d’un percussionniste cocasse, un gymnaste fait sa gymnastique après avoir poussé la diva hors du cheval d’arçon. Aux anneaux et aux barres parallèles, l’athlète effectue ses gammes musclées puis revient le danseur du verbe qui part dans une logorrhée aussi vertigineuse que les mouvements rapides aux agrès. 

Les enchaînements se relaient avec des projections en noir et blanc dues à une belle inventivité numérique. Ainsi, s’accumulent des lettres et des alphabets désordonnés tantôt volant dans l’espace, tantôt suivant le débit fantastique du comédien. Des arabesques se déroulent en accompagnement du solo de la chanteuse et les délicates prouesses des corps, des voix et des gestes tissent au final un étrange cabaret sans queue ni tête mais très délicat.

Ce spectacle avait été créé en 2011 lorsque Pierre Guillois terminait son mandat dans le superbe lieu qu’est le Théâtre du Peuple à Bussang. Hors de la forêt vosgienne, Grand fracas issu de rien garde son même raffinement dont il ne faut pas attendre des dialogues entre personnages ni une narration, mais dont il faut accepter la juxtaposition de numéros sans suspense. Les artistes ne communiquent pas entre eux mais ils nous transmettent leur fragilité insolite et solitaire dans un charmant équilibre. 

Émilie Darlier

[Photos © Davis Siebert]

Articles liés

“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
Agenda
26 vues

“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14

L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....

La Scala présente “Les Parallèles”
Agenda
37 vues

La Scala présente “Les Parallèles”

Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...

“Tant pis c’est moi” à La Scala
Agenda
111 vues

“Tant pis c’est moi” à La Scala

Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...