George Kaplan, un mystère à la Tempête
George Kaplan De Frédéric Sonntag Mise en scène de Frédéric Sonntag Avec Alexandre Cardin, Florence Guyot, Lisa Sans, Jérémie Sonntag et Fleur Sulmont Jusqu’au 7 juin 2015 Mardi au samedi à 20h, dimanche à 16h Tarifs : de 12 à 20 € Durée : 1h35 Réservations au Théâtre de la Tempête – M°Château de Vincennes Navette jusqu’au théâtre |
L’auteur et metteur en scène Frédéric Sonntag organise avec talent ce triptyque sur la corde raide entre fiction et réel. Le public est pris dans une sinueuse complexité tant et si bien qu’on peut se demander si la scène des premiers n’était pas le scénario des deuxièmes, eux-mêmes payés par les troisièmes… On s’égare sans vraiment se perdre, constamment ramené à l’épine dorsale de l’ensemble. Sont interrogés les comportements de chacun, les représentations du monde ainsi que les instances de pouvoir à travers la question du vrai et du faux. On entre dans le champ du spectacle et de la gouvernance mondiale avec ses risques de dérive, à savoir les réseaux de contrôle, les cellules de filature et d’écoute, au niveau des individus ou des États. L’auteur nous montre avec dextérité que l’information en continu qui sévit partout rend compte certes de la réalité ; mais elle peut aussi sciemment brouiller les pistes et présenter comme irréfutables des faits pouvant être orchestrés à des fins de divertissement ou d’intoxication des esprits.
Les comédiens endossent de manière acérée les différents registres qui s’enchaînent dans cette construction linéaire. Très percutants dans leur phrasé adapté aux trois styles de tableaux, ils tiennent solidement le créneau très réaliste de la pièce. Ils surfent avec maîtrise sur ce drôle de polar et les vidéos genre documentaire qui ponctuent les trois séquences accentuent également ce caractère. Mais aussi bien huilé soit-il, ce mécanisme qui consiste à enchaîner des exposés oratoires autour d’une grande table laisse à la fois admiratif devant le tissage verbal et sur la faim quant à la théâtralité. On se lasse devant ce numéro d’excellente observation quant aux diverses rhétoriques. Les trois comités sont de haute tenue mais peut-être manque-t-il une fenêtre ou une aération en ces aéropages de plain-pied dans l’actualité. Émilie Darlier [Photos © Bertrand Faure] |
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