Géométrie du triangle isocèle, une toile dramatique implacable
Géométrie du triangle isocèle De Franck d’Ascanio Mise en scène de Mélanie Journeau Avec Marie Herivan, Mélanie Journeau, Florence Fournier Période Tarifs: 20€ // 15€ Reservations en ligne ici ou par tel au 01.42.78.46.42 Durée : 1h10 Théâtre Essaion www.essaion.com |
Un trio dramatique formé par trois femmes lesbiennes, une toile complexe et subtile en forme de triangle, dont l’insecte pris au piège n’est peut-être pas celui qu’on croit. Véra et Lola forment un couple de lesbiennes. Un beau jour, Lola avoue à Véra sa relation adultérine avec Nina, ce qui, contre toute attente, ne semble pas perturber sa partenaire. Alors que Lola espérait attiser sa jalousie, Véra encourage cette relation qui lui permet de contrôler sa partenaire, de la tenir à distance tout en la maintenant sous sa coupe. Nina, amoureuse de Lola, se dépêtre, tel l’insecte emprisonnée dans la toile de ce triangle maléfique. Les trois lesbiennes, interdépendantes, forment un trio dont les rapports à géométrie variable illustrent l’adage « Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis ». Alors que dans le Vaudeville, l’amant se cache dans le placard, ici, l’amante demeure à vue, point stratégique au service des intérêts du couple. Véra trône, dans son fauteuil, affublée de lunettes, froide, sûre d’elle, calculatrice. Au sommet du triangle, l’intellectuelle avance masquée, maîtrise à la perfection les lois mathématiques qui régissent les relations dont elle tire les ficelles. Mais Nina, contrepoint, tranche par sa franchise et sa sincérité. Ne va-t-elle pas tarder à la désarçonner ? Comment inverser les rapports de force et de désir cette mécanique diabolique ? Le texte de Franck d’Ascanio, cynique, subtil et drôle, dévoile des dialogues construits tout en finesse, tissés autour d ‘une trame dramatique tendue et doublée d’une réflexion implacable sur les rapports amoureux. Les allers retours des comédiennes entre les chaises placées au fond du plateau, dos au public, et les canapé et fauteuil qui font face au public, illustrent cette géométrie triangulaire sans un faux pas. Les trois artistes interprètent avec talent des dialogues construits tout en duplicité, en double énonciation. Une pièce à découvrir franchement ! Jeanne Rolland |
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