Gabrielle Laurens « Tout le monde aime plus ou moins secrètement la variété»
Rencontre avec une show woman d’aujourd’hui. Gabrielle Laurens est à l’initiative des Divalala et elle n’en n’est pas à son premier spectacle. Elle a également créé le spectacle « Coup de foudre ». Elle nous raconte en détails l’élaboration de Femme, femme, femme.
D’où est venue l’idée du spectacle ?
Nous nous sommes rencontrées sur un autre spectacle qui s’appelait Coups de foudre. Il racontait une histoire à travers des chansons de variété sans aucun texte parlé. La variété était déjà à l’époque mon terrain de jeu et d’expérimentation musicale. Nous étions douze sur scène et il y avait une formation de trois personnages qui chantaient toujours en polyphonie. C’est un travail que j’ai trouvé passionnant et j’ai proposé à Angélique et Marion de poursuivre ce travail en en faisant un spectacle à part entière. Raphaël Callandreau, l’arrangeur musical de Coups de foudre, était partant aussi pour tenter l’aventure. Nous avons d’abord essayé une chanson, puis trois puis cinq. C’était à chaque fois très bien reçu. Alors nous avons continué jusqu’à que “Chansons d’amour traficotées”, notre premier spectacle, soit abouti. Ça s’est tellement bien passé que l’envie de créer Femme Femme Femme s’est imposée comme une évidence…
Pourquoi le choix de chanter à capella ?
L’idée étant d’être le plus léger possible dans Les Divalala, nous avons voulu pousser l’expérience jusqu’à tout chanter a cappella. C’est un travail qui nous intéressait toutes les trois beaucoup. C’est à la fois ludique et très exigeant musicalement, cela nécessite un travail continu et la marge de progression est infinie. Et quand on arrive enfin à faire sonner parfaitement un morceau avec nos seules trois voix, c’est une immense satisfaction ! C’est très motivant !
Comment s’est déroulée l’élaboration du spectacle ?
Pour Femme Femme Femme, nous avons fait les choses autrement. Nous avons pris le temps toutes les trois de réfléchir à notre thématique, aux chansons que nous aimerions chanter. Il fallait trouver les chansons qui nous permettraient de garder la cohérence de notre fil conducteur et insérer au bon endroit les chansons que nous voulions absolument défendre sur scène. Mais ça ne marchait pas toujours. Il y a des chansons auxquelles nous avons finalement renoncé car elles nous éloignaient trop du propos. Ensuite Freddy Viau, notre metteur en scène, et Raphael Callandreau, notre arrangeur musical sont venus apporter leur grain de sel à tout ça. Puis est venu le temps des arrangements, qui est évidemment assez long et enfin de la mise en scène. Je crois que lorsque nous avons joué le spectacle au Trévise, nous avons changé des choses à chaque représentation.
Aviez-vous défini une cible particulière pour votre spectacle?
Non. Nous n’avons pas réfléchi en ces termes. Mais nous avons vu, avec notre premier spectacle, que la chanson française était très fédératrice. Tout le monde aime plus ou moins secrètement la variété. Il y a le plaisir d’entendre une chanson qu’on aime (officiellement ou non) et le plaisir de l’entendre chantée de façon totalement décalée. Les gens nous demandent souvent si nous avons changé les paroles parce que nous jouons tellement les chansons que le sens apparait parfois à certains pour la première fois. Il nous arrive aussi parfois de détourner le sens de certaines chansons, nous ne traitons pas toutes les chansons de la même façon… Tout cela fait que nous croisons des gens de toutes les générations à la sortie de notre spectacle et ça fait très plaisir !
Avez vous un rituel particulier avant de monter sur scène ?
On respire un bon coup, on se répète les choses essentielles : s’écouter, ne pas presser les tempi, être attentives aux nuances, et surtout se faire confiance et en profiter un maximum !
Propos recueillis par Chloé Subra
A découvrir sur Artistik Rezo :
– Les divalala au Palais des Glaces, actualité écrite par Chloé Subra
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