Festival Kalypso : Mourad Merzouki orchestre le hip hop
Festival Kalypso Jusqu’au 18 décembre 2016 Paris, Créteil, Saint-Ouen |
Jusqu’au 18 décembre 2016
Deux des plus grands succès de Mourad Merzouki et sa compagnie Käfig sont de retour: Yo Gee Ti, qui mêle ses propres danseurs à une distribution taïwanaise, et Agwa, sa pièce mythique pour danseurs de rue brésiliens. S’y ajoutent le monumental Opus 14 de Kader Attou, directeur du Centre Chorégraphique National de La Rochelle, et autres figures incontournables de la danse hip hop. La présentation des vedettes étant faite, Kalypso mérite largement qu’on n’oublie pas la présence d’autres chorégraphes et compagnies. En première ligne, Amala Dianor, qui fait déjà partie des vedettes. Pour sa pièce De(s) Génération, il a réuni six « générations » (de 20 à 50 ans tout de même) de danseurs hip hop pour un spectacle où se croisent différents styles de danse, le contemporain inclus. (8-9 décembre, Espace 1789, Saint-Ouen)Sept femmes hors du commun Toute aussi remarquable, Nawal Lagraa avec Do You Be, une pièce pour sept filles d’une énergie intérieure impressionnante. Venant des cités, elles ne vivent pas dans un long fleuve tranquille. Mais comme chez Merzouki dans Agwa, la création artistique prévaut par rapport à toute tentation de tenir un discours. Et c’est bien. C’est même passionnant. Dans Do You Be, les styles du hip hop comme le popping ou le breakdance sont rejoints par des accents de danse contemporaine, d’arts martiaux ou d’ambiance africaine, mais on est surtout fasciné par la découverte d’un vocabulaire défiant les normes et les catégories. Chacune des sept déploie une présence scénique hors du commun, justement parce qu’ici rien n’est feint et que leur présence se double d’une force de vérité exceptionnelle. La vérité de chacune saute aux yeux, dans un vocabulaire gestuel qui coule de source, où le langage chorégraphique n’est expression personnelle, authentique et parfois violente. (26 novembre: Maison des Arts, Créteil) A la Maison des Métallos Et puis, parlons d’un lieu, en plein Paris, qui a toujours soutenu cette expression de soi qu’est la danse hip hop : La Maison des Métallos. Ce théâtre accueillant et engagé présente, dans le cadre de Kalypso (du 5 au 18 décembre), des compagnies pour lesquelles le hip hop est un langage intime. Claire Moineau, fondatrice de la compagnie Uzumé, aborde des sujets autour de la féminité. Avec Descendance, elle aborde la maternité, dans un trio féminin questionnant les transformations de l’être durant cette période de la vie d’une mère. Farid’O parle d’amitié masculine, dans un duo accompagné d’un musicien, en partant du roman L’œil du Loup de Daniel Pennac. Car cet artiste complet, autant danseur que metteur en scène ou plasticien, a toujours travaillé sur le lien entre danse et texte, en créant un véritable théâtre de danse, qui ajoute une facette importante à la galaxie hip hop. Thomas Hahn [Crédits Photos 1-4 : © Michel Cavalca/ Photo 5 : © Dan Aucante] |
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