Clairemarie Osta et Nicolas Le Riche, comme sur un nuage
Etoiles Mise en scène de Laurence Pustetto, Anne Charin Avec Clairemarie Osta et Nicolas Le Riche Du 29 janvier 2016 au 29 mai 2016 Tarif plein : 9€ Eléphant Paname |
Jusqu’au 29 mai 2016 Si la danse française connaît un couple de rêve, il s’agit de Clairemarie Osta et Nicolas Le Riche. Mariés, tous deux devenus étoile au sein du Ballet de l’Opéra de Paris, ils dirigent aujourd’hui leur propre école de danse. Leurs souvenirs à la scène du Palais Garnier ressurgissent à l’Eléphant Paname, dans une exposition digne d’un conte de fées, sobrement intitulée Etoiles. A quelques pas de l’Opéra, un hôtel particulier s’est transformé en haut lieu de la danse. Baptisé Eléphant Paname, il héberge plusieurs studios et accueille expositions ou spectacles, dans un cadre qui n’est pas seulement historique mais aussi d’une poésie inouïe. Ses boiseries patinées ravivent les siècles traversés et ouvrent sur des rêves de glamour et de beauté. On ne pouvait donc pas trouver meilleur cadre pour mettre en scène ces deux vies consacrées au ballet. Sous le plus grand dôme de verre de Paris, illuminé en rouge pour l’occasion, l’immense rond est entouré de photos en couleur, tirées au format affiche et placées dans des cadres illuminés. Entre ces scènes de danse et l’écran cinéma présentant reportages et interviews, l’espace est peuplé de costumes, suspendus comme dans une chorégraphie. A gauche, ceux d’Osta avec les tutus de Giselle et autres rôles-phares, à droite ceux que Le Riche porta dans ses rôles titres, interprétant les grands classiques du répertoire. La collection de souvenirs personnels se trouve à l’étage supérieur, où une chambre est consacrée à chacun des deux. Images, objets et costumes retracent leurs carrières, de la tendre enfance jusqu’à aujourd’hui, des premiers chaussons de danse de Clairemarie à la salopette portée par Nicolas dans Le jeune homme et la mort, placée sur le lit original. On peut fouiller des centaines de photos, plonger dans l’imaginaire créé par des dizaines d’objets-clés ou déchiffrer les hommages inscrits par collègues et amis sur l’affiche de L’Histoire de Manon, ballet fétiche pour Osta. Clairemarie et Nicolas Objets, costumes et ambiances sont toujours attribués à « Clairemarie » ou « Nicolas ». A travers la danse, les deux se présentent tels des êtres humains, chaleureux et accessibles, uniquement appelés par leurs prénoms. Tout est installé de façon si intime et personnelle qu’on se croit chez eux, dans leurs appartements, voire à l’intérieur de leur relation. Dans ce cadre cosy et féérique, on se surprend même à se sentir chez soi. Les deux ont ouvert leurs malles avec une telle franchise, une telle générosité que la visite de l’exposition se transforme en rencontre avec ces Etoiles de rêve, même en leur absence. Entourés par la collection de chaussons qu’Osta usa sur les planches du Palais Garnier, se trouvent leurs loges, reconstituées comme pour y jouer une romance. Nous sommes comme au cinéma, dans un film qui raconterait cette facette onirique du ballet qui rayonne à travers le monde. Certes, il s’agit là de pure idéalisation, mais ce rêve est en même temps le moteur sans lequel l’autre extrême, décrit dans le film Black Swan, n’existerait pas. Et le couple en question incarne l’ouverture, l’amour de la danse, l’épanouissement à travers la discipline. Plus qu’une expo La tendresse témoignée pour les souvenirs intimes et la justesse dans l’occupation de l’espace sont l’œuvre des deux scénographes, Laurence Pustetto et Anne Charin, travaillant sous le commissariat de Fanny Fiat, ancienne danseuse de l’Opéra de Paris et fondatrice de l’Eléphant Paname. Ensemble, elles ont capté l’art de vivre d’Osta et Le Riche, dans un esprit de partage. Etoiles est bien plus qu’une exposition. Et puis, la beauté du passé n’efface pas le présent. Si l’exposition revient sur leurs parcours, Osta et Le Riche sont loin d’avoir tiré un trait sur leur carrière de scène. Au contraire, leurs talents vont de nouveau converger dans un duo en préparation. Intitulé Para-ll-èles, ilsera présenté du 11 au 13 mars 2016 au Théâtre des Champs-Elysées, sur une musique originale de Matthieu Chedid. Thomas Hahn [ Photos : © Thomas Hahn] |
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