Constellations, deux planètes en orbite
Constellations De Nick Payne Mise en scène de Marc Paquien Avec Marie Gillain et Christiphe Paou Jusqu’au 30 avril 2015 Du mardi au vendredi à 20h30 Le samedi à 17h Tarifs : de 31€ à 38€ Réservation en ligne ou par tél. au Durée : 01h30 17 rue René Boulanger |
C’est l’histoire d’une collision entre deux planètes étrangères, d’une rencontre entre une astrophysicienne et un apiculteur et leur mise en orbite autour d’une mystérieuse force de gravitation… Un disque noir composé de trois cercles concentriques et un cyclo en arrière-fond forment l’unique décor d’une mise en scène minimaliste. De ce néant noir, comme un big bang, émerge une histoire d’amour. Autour d’un barbecue, lors d’une soirée, une astrophysicienne et un apiculteur se rencontrent.
Mise en orbite Marianne et Roland évoluent, particules aimantés peu à peu vers le centre du plateau par la force de gravitation qui les attire. Comme sur une piste de danse, ils effectuent des figures, vont et viennent, tantôt éjectés, attirés ou repoussés, insectes piégés par une mystérieuse lumière. Multivers Et comme si le disque du plateau était rayé, chaque scène se rejoue, se duplique, se décline en diverses variantes comme autant de possibles. Une intrigue diffractée en une multitude de scènes, temps parallèles. Car nous apprenons qu’il n’y a pas un univers mais des multivers. Cette diffraction ouvre béant le champs des innombrables possibles d’une histoire d’amour, aussi nombreux que les étoiles qui se déclinent à l’infini. Du Néant au Théâtre Marianne se découvre un cancer ; son langage peu à peu se délite. Dans cette pièce il y a aussi la rencontre de forces contraires qui alimente la tension dramatique. Du néant à la vie, de la mort à à l’amour, du silence à la parole ; sur ce cercle rond du plateau, ces forces s’engendrent tour à tour de manière cyclique. « Le fait de savoir que c’est possible leur suffit » déclare Marianne. Possibilités de mourir ou de se quitter, qui font jaillir avec force les mots vivre et aimer. La scène ou les amants communiquent en langue des signes est magnifique ; Marie Gillain tout particulièrement suspend le temps, fait vibrer magnifiquement le silence. Et la possibilité du langage, des langages, émerge dans toute sa force comme celle du Théâtre qui sourd, vive, intacte. Marie Gillain (Molière 2015 pour La Vénus à la Fourrure) et Christophe Paou interprètent une pièce aussi intéressante qu’ardue. Les comédiens font montre d’une fragilité qui s’intègre à leurs personnages et qui nous contamine, provoque parfois des rires. Nous ressortons profondément émus de ce spectacle.
Jeanne Rolland
[Visuels : Constellations, Théâtre du Petit Saint Martin © PASCAL VICTOR ]
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