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Confidences à Allah – Théâtre de la Gaîté Montparnasse

22 avril 2009
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Confidences à Allah est d’abord un texte  puissant, fulgurant là où l’hymne à la liberté dépasse en sourires vainqueurs la peinture de trop d’entraves à la condition féminine. C’est l’histoire de Jbara, l’histoire de cette bergère magrébine de seize ans qui se voit répudiée et jetée à la débrouille dans une grande ville bien inhospitalière, et tout ça  parce qu’un autre a pris possession de son ventre et l’a bel et bien envahi. Pour ne pas sombrer, pour ne rien lâcher devant l’hostilité d’un monde qui ne laisse aucun droit à sa post-adolescence, Jbara s’adresse à Allah comme à un journal intime, à Allah qu’elle rend seul capable d’entendre la teneur aigüe de ses cris exutoires. Cette jeune femme pourrait bien s’adresser à n’importe quel Dieu, et sa voix s’élever de n’importe où tant il y a de l’universel dans cette prise de parole avant tout existentielle.
A découvrir ces mots de Sophia Azzedine, on comprend que Gérard Gélas, directeur du Chêne Noir en Avignon, ait décidé de les porter à la scène, considérant que « [ce] chant de liberté est l’un des plus bouleversants témoignages de femmes que le roman, depuis bien longtemps, ne nous ait apporté. Bouleversant les conventions, il nous aide à entrevoir la réalité intime cachée sous le voile ». Le décor, central sur une scène noire seulement sertie de pendants noirs modulables en burka et d’une barre autour de laquelle le défi est lancé à la concupiscence d’une prostituée, s’efface en sobriété pour laisser la lumière sur les dires et déambulations sautillantes de la jeune femme.
Alice Belaïdi touche au firmament de la grâce, s’affirmant dans un jeu fort en fraicheur qui empêche la profondeur de ses yeux noirs de ternir le rayonnement de ses sourires, et la sincérité d’un rire. Sa douceur saisit au cœur, comme en contrepoint de la cruauté de tous ces mots crus dont il faut se persuader qu’ils jaillissent effectivement de ses lèvres à elle, de ses lèvres parfaites tout juste sorties de l’enfance.

De l’espoir au désespoir et de la tristesse à la joie, cette pièce permet une oscillation contradictoire comme la vie, vie que l’on présente encore chargée d’étincelles prévalant sur la tragédie.
Sur une mise en scène de Gérard Gélas, Alice Belaïdi parvient avec dignité à la destinée en joie et en douleur de Jbara, et l’on tombe béat, admiratif !
Christine Sanchez
Confidences à Allah de Saphia Azzedine
Mise en scène, scénographie et lumières: Gérard Gélas
Avec Alice Belaïdi, seule en scène
Présenté au Festival d’Avignon 2009
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Reprise, du 1er décembre 2009 au 17 janvier 2010
Du mardi au vendredi à 19h, samedi et dimanche à 16h
Informations et réservations : 01 43 22 16 18
Places : 30 €, 25 €, 15 €.

Théâtre de la Gaîté Montparnasse
26, rue de la Gaîté, Paris 14e
Métro Gaîté ou Edgar Quinet

www.gaite.com

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