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Concordan(s)e: Chorégraphes et écrivains sur un plateau

14 mars 2016
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Zero_Un_by_Delphine_Micheli

Concordan(s)e

Jusqu’au 15 avril 2016

Divers lieux, dont:

Carreau du Temple – Paris, CDC Atelier de Paris-Carolyn Carlson- Paris, Maison de la poésie – Paris,Théâtre Le Colombier – Bagnolet, La Briqueterie CDC – Vitry-sur-Seine

www.concordanse.com

Jusqu’au 15 avril 2016

Ce festival de danse est l’un des plus créateurs qui soient. Chaque année, chorégraphes et écrivains se rejoignent dans des duos improbables quand deux arts que tout oppose s’accordent sur un même plateau. Pour se compléter idéalement, rien de mieux que deux contraires! L’édition 2016 est donc marquée par des créations signées Raphaëlle Delaunay, Gilles Verièpe et Edmond Russo/Shlomi Tuizer qui rencontrent trois écrivains contemporains.

La danse représente l’éphémère, l’écriture l’éternité. Le chorégraphe crée face au public, le romancier reste rivé à son écran. Ainsi le veut notre imaginaire. Et si les frontières étaient beaucoup plus poreuses qu’on ne le croit? Les écrivains peuvent être à l’aise en scène, les chorégraphes affronter la parole. La rencontre entre ces deux disciplines a toujours existé, mais c’est le festival Concordan(s)e qui lui a créé une vraie place dans le paysage artistique, et en a fait un genre à part entière.

Le concept de Jean-François Munnier, fondateur du festival Concordan(s)e, consiste à inviter le chorégraphe et l’auteur à partager la scène pendant une trentaine de minutes, en créant des formes légères, conçues pour être données autant en salle de théâtre que dans des médiathèques ou autres espaces culturels. Aussi les spectacles de de Concordan(s)e portent en elles une idée d’éphémère et d’expérimentation et surtout, de liberté. Et il n’est pas étonnant si, dans beaucoup de ces essais chorégraphiques, la rencontre devient le sujet même de la proposition.

A Match by Delphine MicheliRaphaëlle Delaunay & Sylvain Prudhomme : « It’s a Match »

Pour cette édition anniversaire, trois chorégraphes s’associent à des auteurs que nous pourrions appeler écrivains-voyageurs. Raphaëlle Delaunay rencontre Sylvain Prudhomme, jeune romancier porté sur les terres d’Afrique. Ayant vécu au Sénégal, au Niger, au Burundi et à l’Ile Maurice, il a également écrit sur les salons de coiffure du quartier Château d’Eau à Paris. Ce n’est donc pas fortuit si les deux appellent leur création « It’s a Match ». Dans un carré de six mètres sur six, l’affirmation du titre sera mise à l’épreuve: Ca « colle » ou pas ? Ce sera la pièce la plus largement diffusée de festival, entre autres au CND, à l’Atelier de Paris, la Maison de la Poésie et au Colombier de Bagnolet, mais aussi dans plusieurs bibliothèques et médiathèques.

Hasard by Delphine Micheli Gilles Verièpe & Ingrid Thobois : « L’Architecture du Hasard »

Deuxième création, L’Architecture du Hasard réunit Gilles Verièpe et l’écrivain Ingrid Thobois. A cause de « leur expérience partagée de créations pour les petits et les grands. Ce plaisir d’offrir un geste simple, d’être dans la justesse de l’instant », écrit Jean-François Munnier. Mais peut-être s’est-il laissé guider dans son intention en songeant aux chemins parcourus par Thobois entre l’Indonésie, l’Inde, l’Afghanistan et autre contrées lointaines. Ce duo s’annonce donc comme une réflexion sur le hasard ayant amené les deux à se rencontrer.

Zero un deuxEdmond Russo,  
Shlomi Tuizer & Bertrand Schefer : « Zéro, Un, Trois, Cinq »

Bertrand Schefer a certes été pensionnaire de la Villa Médicis et de la Villa Kujoyama pour avoir été distingué comme traducteur de Giacomo Leopardi et autres classiques de la littérature italienne. Mais c’est ici l’autre face de tout voyage qui l’intéresse, à savoir l’absence. Ce sera donc un trio, peut-être le premier en dix ans de festival, et aussi une trinité des disciplines puisque l’image est appelée à se tailler une place dans cette création que Schefer décrit comme « un huis clos pour une ou plusieurs voix. » Et d’ajouter: « Nous sommes trois, plus ou moins, et nous distribuons les rôles. Ceux qui sont ici et ceux qui sont là-bas, ceux qui restent et ceux qui partent. »

Le reste du festival, c’est ceux qui reviennent: Cécile Loyer & Violaine Schwartz avec « L’Hippocampe mais l’hippocampe » (création 2014), Mickaël Phelippeau & Célia Houdart avec « Enjoy the Silence » (2013), Fabrice Ramalingom & Emmanuelle Bayamack-Tam avec « En amour il faut toujours un perdant » (2013) ainsi que Sylvain Prunenec & Mathieu Riboulet dans « Jetés dehors » (2010).

Thomas Hahn

[ Photos : © Delphine Micheli ]

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