Comme une pierre qui… : “Like a rolling stone”
Comme une D’après le livre de Greil Marcus Like a rolling stone, Bob Dylan à la croisée des chemins et sur une idée originale de Marie Rémond Mise en scène de Marie Rémond et Sébastien Pouderoux Avec Gilles David, Stéphane Varupenne, Sébastien Pouderoux, Christophe Montenez, Gabriel Tur et Hugues Duchêne Jusqu’au 25 octobre 2015 Du mercredi au dimanche à 18h30 Tarifs : de 9 à 20 € Réservation en ligne Durée : 1h Studio-Théâtre M° Palais Royal-Musée du Louvre (lignes 1 et 7) |
Jusqu’au 25 octobre 2015
La Comédie-Française se met à l’heure du rock. Marie Rémond et Sébastien Pouderoux, comédien au Français, ont eu l’ingénieuse idée de faire un spectacle sur la genèse d’une des chansons les plus connues de Bob Dylan : Like a rolling stone. Innovation, improvisation et accidents sont les ingrédients d’un événement artistique unique : une leçon magnifique. L’histoire d’un accident génial Au printemps 1965, de retour de sa tournée en Angleterre, Bob Dylan songe à arrêter sa carrière de chanteur. Like a rolling stone change le cours de sa vie. Ce long poème de vingt pages écrit avec une rage de révolté, qui ne ressemble à aucune chanson formatée, a été enregistré en juin 1965 avec des musiciens chevronnés, sans partition écrite, qui ne savaient pas exactement combien de temps durerait la chanson. Le rythme de valse à trois temps, les accompagnements à la guitare électrique, au piano, à la batterie et à l’orgue ont varié durant les deux douzaines de prises réalisées durant deux journées, Bob Dylan ne terminant qu’une seule prise qui se retrouvera gravée sur l’album Highway 61 Revisited. Naissance d’une œuvre Le spectacle de Marie Rémond et de Sébastien Pouderoux, qui interprète lui-même le chanteur, crinière noire bouclée et look sixties, est un formidable hommage à ce moment historique particulier dans l’histoire de la musique pop, et par là même un beau miroir de ce que peut être la recherche et les égarements qui aboutissent à la création artistique. Il s’inspire du livre de Greil Marcus intitulé Like a rolling stone, Bob Dylan à la croisée des chemins dont l’épilogue raconte les deux journées d’enregistrement de la chanson culte. Nous sommes dans le studio avec les instruments et les bouteilles de bière, avec Tom Wilson (Gilles David), le producteur, qui va sérieusement perdre patience en suivant le cours erratique et incertain de l’enregistrement. Sont présents Al Kooper (Christophe Montenez), guitariste et organiste qui va s’immiscer dans le groupe par amour pour Dylan, en créant la partition d’orgue, le guitariste de blues Mike Bloomfield, que campe formidablement Stéphane Varupenne, chargé de faire le lien diplomatique entre Dylan, quasi-mutique, et les autres musiciens, le pianiste Paul Griffin (Hugues Duchêne) et le batteur Bobby Greg (Gabriel Tur), qui a notamment travaillé avec Simon and Garfunkel. Un cocktail scénique baroque Les comédiens, tous très bons musiciens, campent parfaitement ces instants haletants ou lumineux de répétition autour d’un artiste poète qui accueille avec beaucoup d’ouverture les influences sonores différentes. Folk, pop, rock, blues viennent irriguer la chanson et le montage théâtral, basé sur le témoignage du livre. On suit Dylan face aux producteurs, impatients et mécontents, et aux journalistes ennuyés de ne pouvoir mettre l’artiste dans une case précise. Car cet unique enregistrement, capté comme par miracle durant ces deux journées, durait moitié plus de temps qu’un “single” ordinaire de 3 minutes. Atypique, trop long, obscur dans ce qu’il racontait, il ne rencontra le succès que lors d’un passage dans une boîte de nuit de New York où il enflamma les jeunes qui trouvèrent dans cette “diarrhée verbale” qui scrutait les névroses de l’Amérique avec cette rengaine musicale l’écho de leurs interrogations. Le public du Studio Théâtre est totalement conquis par la force théâtrale de ce court spectacle qui fait de nous des “rolling stones”, des pierres qui roulent en musique. Hélène Kuttner |
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