Christophe Colomb, la grande aventure – Vingtième Théâtre
Fils d’un tisserand, le jeune Christophe Colomb rêve d’horizons. Il réussit, avec l’aval paternel, à embarquer comme moussaillon. Après savoir fait ses preuves, ce fin connaisseur de la topographie maritime se propose de rencontrer le roi d’Espagne afin d’en obtenir le financement d’une expédition qui devrait changer la face du monde… La suite, tout le monde la connaît…
Destinée à un jeune public, cette comédie musicale au sens fort du terme car elle s’avère parfois très drôle et respecte ses engagements pour ce qui est de la musique, est le projet fou d’un jeune artiste, Gérome Gallo, qui signe là textes, mélodies tout en s’octroyant de surcroit le rôle titre. Cela n’est-il pas un peu trop lourd pour ces jeunes épaules ?
On se prend à le penser durant ces quatre-vingt-dix minutes parfois laborieuses pourtant ponctuées de grands moments de théâtre. L’orchestre live, l’ingéniosité du décor, le très beau travail sur les costumes, les chorégraphies soignées (danses et duels), les dialogues parfois savoureux, les situations un peu frappées (les interventions du narrateur), la partition musicale qui offre de jolis intermèdes bien swinguants, tout cela pourrait convergeait vers le prix d’excellence d’autant que globalement les comédiens sont bons, voire davantage (mention spéciale à Angèle Humeau).
Seulement demeure un hic assez colossal : une erreur de casting pour le personnage principal. Manquant totalement d’envergure et de carrure pour un tel rôle, Gérome Gallo, pas vraiment prêt pour l’abordage mène le projet plutôt au sabordage. Sa voix, assez exécrable, malhabile et manquant totalement d’expressivité retentit comme un désastre au milieu de ses collègues, mieux lotis dans l’ensemble. Et comme il n’a pu par ailleurs éviter l’écueil de la romance à deux sous qui est l’apanage de toutes les niaiseries qui remplissent les salles depuis des années, il fait maladroitement retomber la tension dès qu’il tente de jouer au Roméo des mers. Ainsi ce qui était vraiment drôle (la séquence avec le roi d’Espagne, véritable maelstrom de décalage et de délires, est proprement géniale) a du mal à ne pas être englouti dans cet océan de convenances déjà vues et entendues.
Franck Bortelle
Christophe Colomb, la Grande Aventure
Imaginée par Gérald Dellorta et Gérôme Gallo
Mise en scène de Gérald Dellorta
Avec Gérôme Gallo, Angèle Humeau, Pierre Leone, Yani Lotta, Laurent malot, Pierre Ray, Nicolas Siouffi, Jérôme Steinberg et Romain Theret
A partir du 23 septembre 2013
Septembre : Le 23 à 20h puis le 25 à 14h30
Octobre : Les 2, 9, 25, 26 et 30 à 14h30
Novembre : Les 1, 2, 6, 13 et 20 à 14h30
Décembre : Les 11, 18 et 21 à 14h30
Tarifs : à partir de 9€
Vingtième Théâtre
7, rue des Platrieres
75020 Paris
M° Menilmontant
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