Cadences : hip-hop, ballet et flamenco autour du Bassin (d’Arcachon)
Cadences Du 23 au 27 sepembre 2015 Arcachon |
Du 23 au 27 septembre 2015 En septembre, la danse fait des vagues et relève le goût des huîtres. Le festival Cadences occupe la plage et ajoute à la bohème, avec une scène éphémère montée à même le sable : le Théâtre de la Mer. En toile de fond, des yachts. Au lointain, on distingue l’Île aux Oiseaux. Sur le plateau, des chorégraphies de caractère. Et le soir, on va au Théâtre Olympia. Vous reprendrez bien un peu de Preljocaj ? Oui, il y sera ! Avec Retour à Berratham, sa toute dernière méga-production, qui tend vers une vie après la Cour d’Honneur d’Avignon. Berratham est un bourg dévasté par la guerre, purement fictionnel et pourtant si réel, inventé par l’écrivain Laurent Mauvignier qui a écrit cette véritable pièce de théâtre sur commande de Preljocaj. Le spectacle pratique, à l’instar de la tragédie grecque, une distinction assez nette entre les tableaux de texte et les parties chorégraphiques, même si les deux peuvent se superposer. Comment le spectacle va-t-il s’adapter à sa vie en salle, après être venu au monde dans la Cour d’Honneur ? Artistik Rezo vous en dira plus après la première au Théâtre National de Chaillot, fin septembre. [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=IMWda_q3jtU[/embedyt] Si Preljocaj est naturellement la tête d’affiche de cette 14e édition de Cadences, le sujet de la pièce est presque trop tragique pour un festival si ardemment porté par la dolce vita. Mais le directeur du Centre chorégraphique national d’Aix-en-Provence est un chorégraphe engagé qui n’a pas peur des patates chaudes. Et Benoît Dissaux, le directeur artistique de Cadences, a peut-être envie d’amener ce public si charmé par la danse vers des horizons plus dramatiques. Au moins une fois ou deux… Aussi, on peut découvrir à Cadences 2015 une version de Roméo et Juliette tout à fait singulière. Le chorégraphe Hervé Maigret a eu cette idée singulière de faire interpréter les rôles de Roméo et de Juliette par des danseurs âgés. Maigret a imaginé une pièce pour huit danseurs où les héros sont “marqués par le temps, le poids des jugements et les coups de la vie ; pourtant, ils sont prêts à aimer et à être aimés”. Et le sujet de l’amour impossible est mis à distance pour mieux s’en emparer, comme dans Retour à Berratham, où la mère de Katja observe et commente, depuis un au-delà harmonieux, les errances et les souffrances des humains en proie à leurs pulsions.
[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=XUiqpHoPiYc[/embedyt] La dolce vita de Cadences est parfaitement condensée dans ce concept unique, inventé ici comme une bénédiction in situ : Les Escales Chorégraphiques. Vous embarquez, vous traversez le Bassin, vous débarquez et voilà la danse. Mais il est arrivé que le spectacle ait lieu sur un autre bateau, juste en face. Ou bien sur la plage… Voilà ce qui rend ce festival si unique, au même titre que le Théâtre de la Mer. [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=4iCNssSfALI[/embedyt]
Cadences s’entend comme un festival rassembleur : “Guidés par un désir d’ouverture entier, nous créons en permanence des grands écarts esthétiques qu’aucun thème ne peut rassembler. Nous espérons ardemment que cette disponibilité sensible devienne le terreau d’adhésion et de curiosité joyeuse des spectateurs. Il n’y a pas de titre à cette édition.” Titre ou pas, les créations 2015 de cette édition sont des projets d’envergure, de Preljocaj à Barbe-Bleue d’Emmanuelle Grizot (Opéra de Bordeaux), en passant par Beldurra de Christine Hassid ou Perfect.Pet de Gil Carlos Harush, chorégraphe israélien de la toute nouvelle génération, lauréat du concours des Synodales de Sens, que Cadences nous propose de découvrir au Théâtre de la Mer, les huîtres en prime.
[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=oyZisirrToE[/embedyt] Un festival bien iodé, où les noms des compagnies annoncent la couleur : Enclave Espagnole Compania de Danza, Marco Vargas & Chloé Brûlé, Ballets de France, Les Associés Crew… À Cadences, la danse va droit au but. Thomas Hahn [Photo © J.-C. Carbonne] |
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