Bud Blumenthal – Perfectiøn – Théâtre national de Chaillot
Bud Blumenthal – Perfectiøn Chorégraphie, interprétation, décor : Bud Blumenthal Création musicale et sonore : Georges de Decker Dispositif sonore, programmation d’effets spéciaux son en temps réel, composition sonore : Fred-b Scénographie, assistanat à la chorégraphie : Peter Maschke Conception lumières, régie générale : Frédéric Nicaise Du 11 au 14 février 2014 à 20h30 Théâtre national de Chaillot |
Du 11 au 14 février 2014
Pour Bud Blumenthal, danse et création numérique sont indissociables. L’Américain qui vit et travaille à Bruxelles incarne cet « optimisme technologique » de « Big Apple » qui ne l’a jamais quitté. Le titre de sa nouvelle création en dit long : Perfectiøn, rien de moins ! Un solo, certes. Mais avec effets spéciaux en 3D, puisque cette manière de créer l’image prendra de plus en plus de place dans notre quotidien, prévient Blumenthal. Et ces images seront de véritables partenaires de danse, pour un dialogue entre le virtuel qui atteint un degré de réalité croissant, et cet autre pôle qui n’a pas fondamentalement changé depuis des milliers d’années : l’Homme. A l’ère d’internet et des imprimantes 3D, il arrive encore qu’on découvre de petits groupes d’humains vivant dans la jungle qui n’ont jamais été en contact avec le monde moderne, s’étonne l’ingénieur informatico-chorégraphique. Le paradoxe moderne : Accrochés par nos écrans, nous rêvons de retour à la nature. Voilà la contradiction apparente qui a guidé les recherches visuelles et chorégraphiques pour « Perfectiøn ». Cette distorsion de la courbe du temps trouve son pendant dans la possibilité de capter de façon microscopique les surfaces d’éléments minuscules, pour leur donner l’apparence de paysages. Le petit et le grand, le proche et le lointain, l’ancien et le nouveau, le réel et l’irréel, tout coexiste et interagit, au point de brouiller les repères. D’où cette revendication: « La technologie utilisée pour Perfectiøn doit être capable de montrer au public que nous participons tous au développement d’une science fiction de la vie réelle » Alors que les effets spéciaux sonores et visuels sont mixée en direct, les caméras ultra-performantes filment et restituent des images en 3D, à la recherche d’un monde « néo-archaïque et salutaire », pour « révéler l’expansion exponentielle de la connaissance ». Mais il s’agit bien de revenir à une expérience spirituelle ! Car Blumenthal est certes techno-optimiste, il n’en est pas moins critique en ce qui concerne notre rapport au quotidien au déferlement du numérique qui impose la course vers toujours plus d’efficacité, de productivité et de rapidité, en gros, la course vers la perfection! Le titre est donc aussi une remise en cause et la danse de Blumenthal, sphérique et hypnotique, prône un retour à l’essentiel. Thomas Hahn [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=i1CLkvwLnd4[/embedyt] Rencontre avec l’équipe du spectacle à l’issue de chaque représentation. [Crédits photographiques : Sergine Laloux] |
Articles liés
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...
“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...