Borderline – Ramirez/Wang- Théâtre des Abbesses
Borderline Chorégraphie : Sébastien Ramirez et Honji Wang Interprétation : Louis Becker, Johanna Faye, Mustapha Saïd Lehlouh, Sébastien Ramirez et Honji Wang Gréeur : Kai Gaedtke Du jeudi 30 au vendredi 31 janvier 2014 à 20h30 1ère catégorie : 26€, 2ème catégorie : 22€ Théâtre des Abbesses |
Du 30 janvier au 4 février 2014
Espagne/France, Corée/Allemagne : Sébastien Ramirez et Honji Wang forment à eux seuls un patchwork des cultures qui nourrit chacune de leurs créations. Dans Borderline, tout est littéralement sur le fil, du début à la fin. Suspense et suspension ! Une pièce « citoyenne » n’est pas forcément didactique. Borderline est une sorte d’autopsie de la cité au sens grec du terme, une métaphore poétique qui ne se prive pas de mettre sur le tapis des réflexions sur l’état de notre vivre-ensemble. Qu’est-ce qu’une démocratie, dans la pratique ? Rien d’autre qu’une recherche permanente d’équilibre entre forces opposées. Les groupes de pression se neutralisent ou s’appuient l’un sur l’autre. Ca tire vers le haut ou vers le bas. Tout bouge, se décale et se recale, parfois avec violence. Et puis, pourquoi ça déraille? Voilà une belle matière pour la danse, dans une idée de « borderline » qui est le fil rouge de cette création. On appelle « borderline » l’état d’une personne aux états émotionnels instables et aux comportements imprévisibles. Mais des sociétés entières peuvent être atteintes du même phénomène. Se produisent alors des violences et des abus de pouvoir qui suscitent l’indignation. Mais Sébastien Ramirez clame un « indignez-vous », loin des clichées d’une danse urbaine déchaînée. Avec sa partenaire, Honji Wang, il trouve des métaphores de grande finesse pour parler de la recherche de stabilité et d’équilibre. La complexité des biographies de Wang (Coréenne ayant grandi à Berlin) et Ramirez (de parents espagnols) veut qu’ils sont bien placés pour nous parler du dialogue, si nécessaire, et si souvent absent dans ce que nous appelons « démocratie ». Sur le fil, mais pas funambules. Au contraire, la belle idée est celle d’une machine à voler avec ses cordes élastiques et ses danseurs suspendus qui permet aux danseurs de voler, et qui en même temps les tient prisonniers. Se construit un équilibre subtil entre deux hommes qui dansent une lutte comme en apesanteur, tels des circassiens épris de capoeira ou encore dans une image de grande poésie, entre Ramirez au sol et Wang qui s’élève dans les airs. Le gréeur, celui qui tient la corde, investit tout le poids de son corps et toute sa force musculaire pour retenir, stabiliser ou propulser les protagonistes. Il est autant un complice qu’un maître-chien qui tient une laisse tendue à l’extrême. D’habitude on le cache pour préserver le mystère et l’effet « deus ex machina ». Ici, il est mis en scène, parce que, justement, la pièce s’articule autour de ce rapport de forces, si fondamental dans notre monde où la frontière entre paix sociale et égoïsmes ravageurs est si ténue. Thomas Hahn [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=8DM-pBWVx9A[/embedyt] [Crédits photographiques : Dani Pujalte] |
Articles liés

Madame Arthur tourne autour de Tina Turner du 10 au 13 avril !
Bienvenue chez Madame Arthur, cabaret travesti ouvert depuis 1946, au cœur de Pigalle et au pied de la butte Montmartre. Entrez dès maintenant dans notre univers décadent, mêlant musique live et spectacle piquant ! Parce qu’on n’a jamais peur...

“L’Île des Rêves”, la nouvelle comédie musicale à voir en avril au 13e art
Au fil de ses rêves lucides, William Arribart se laisse emporter dans un univers imaginaire et merveilleux. Chaque nuit, il y trouve refuge, fuyant un monde réel où il ne se sent pas à sa place. Il s’invente alors...

“Lopakhine danse à Paris” sur la scène de l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Lopakhine danse à… Laval, Saint-Denis, Vire, Granville, Carro, Paris… est un solo mis en scène par Liza Machover pour un comédien danseur : Julien Moreau. Il y est question d’émancipation, de famille, de rencontre avec l’art, de breakdance, de...