Blind date : confidences sur un banc public
Blind date De Mario Diament Mise en scène de John McLean Avec Dominique Arden, Raphaëlle Cambray, Ingrid Donnadieu, Victor Haïm, André Nerman À partir du 21 janvier 2015 Tarifs : de 10 à 25 € Réservation au Durée : 1h45 Théâtre de la Huchette M° Saint-Michel |
À partir du 21 janvier 2015
Voici une pièce qui a déjà fait le tour du monde. Après la Suède ou le Mexique, elle s’installe à Paris dans l’un des plus petits mais non moins célèbres théâtres avec l’auteur et acteur Victor Haïm dans le rôle principal : un pur moment de bonheur. Rencontre dans un parc de Buenos Aires L’auteur de la pièce, Mario Diament, est un écrivain journaliste argentin, grand admirateur de Borges et de Flaubert. Il a imaginé un vieil écrivain aveugle, le double de Borges, habitué d’un banc public dans un parc très fréquenté et qui recueille les confidences de plusieurs personnages. Un banquier (André Nerman) qui s’enflamme pour une jeune sculptrice au tempérament destructeur, une étudiante désabusée qui lui raconte ses relations familiales désastreuses, une femme mûre qui n’est autre que la mère abusive de la jeune fille… et qui va renvoyer le vieil écrivain à son propre passé.
Comme Borges ou Gustave Flaubert, l’auteur multiplie les pistes narratives de cette pièce à clés, les brouillant à loisir pour faire mousser notre désir d’éclaircir les situations. Les schémas familiaux les plus conventionnels deviennent ainsi parasités par l’irruption du fantasme et du fantastique, les psychanalystes se muent en conjoints abusifs, les cadres de grosses sociétés se laissent aller à des réflexions démoniaques. Seul l’écrivain, réceptacle de cette matrice de sentiments confus, parvient à révéler les ombres de la lumière, permettant aussi aux personnages de découvrir la vérité de leurs désirs. Cinq comédiens remarquables Autour de Victor Haïm, dont l’interprétation de l’écrivain, entre flegme et bouillonnement, est saisissante, André Nerman incarne le banquier amoureux avec beaucoup de charisme, Ingrid Donnadieu enflamme le théâtre avec son tempérament volcanique, Raphaëlle Cambray est parfaite en psychanalyste omnisciente et Dominique Arden nous émeut par sa prestation d’une mère ratée, paumée et lucide. Un très bon point aussi à John McLean, le metteur en scène américain qui a réussi le casting et dirige ses acteurs avec beaucoup de doigté. Car ce spectacle-là risque fort de jouer les prolongations. Hélène Kuttner [Crédit photos © Lot] |
Articles liés
« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet
Plus de quarante ans après la première création en français, l’opéra d’Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg revient au Théâtre du Châtelet dans une nouvelle version et une mise en scène de Ladislas Chollat. Quarante interprètes dont des enfants...
“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....
La Scala présente “Les Parallèles”
Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...