Blanca Li – interview
De jeunes interprètes, totalement déjantés et virtuoses, dans des mouvements inédits, allument la salle sur de joyeux rythmes Electro. Et ils font rire, avec des gags et des sketches hilarants. Soulignons également qu’il est rarissime de voir un spectacle de danse à l’affiche sur une série aussi longue qu’ici à La Cigale !
Pour juin, Blanca est déjà en train de travailler sur un spectacle avec des robots de compagnie, qui sera créé à Montpellier Danse. Et pour septembre, elle annonce d’ores et déjà la deuxième édition de sa Fête de la Danse au Grand Palais !
Olà! Blanca! Quand on parle de « danse Electro », de quelle sorte de Movida s’agit-il ?
Bien sûr, bien sûr, peu de gens la connaissent et on la confond généralement avec la Tecktonik. Les origines sont le clubbing, mais c’est une danse urbaine codifiée. On danse pour soi-même. Chacun y développe son style personnel. Et avec ça, ils ont de l’énergie à revendre !
Comment avez-vous commencé à kiffer la danse Electro ?
Je travaillais sur une série de vidéos pour des installations que je propose dans les musées ou en extérieur, comme dernièrement pendant la Nuit Blanche de Madrid. Je voulais y présenter une danse très récente et me souvenais d’avoir découvert des lycéens dansant la Tecktonik, juste en bas de chez moi, quand j’amenais mes enfants au square. Mais le moment venu, j’ai compris qu’elle était devenue Electro. Plus tard, ces danseurs m’ont proposé de faire partie du jury d’une compétition. J’ai découvert un univers incroyable et c’était décidé: Un jour je ferais un spectacle avec eux.
Mais elle ressemble donc à quoi, cette danse ?
L’Electro est axée sur le torse et les bras. C’est une danse très lyrique. Certains vont avoir des bras plus saccadés, d’autres plus fluides. Certains vont chercher des constructions des bras, d’autres vont plus aller au sol ou se déplacer dans l’espace. Tout ça me rappelle le flamenco chez les femmes. On n’a pas besoin d’utiliser la force physique. C’est pour ça qu’elle fonctionne bien chez les enfants. En même temps, il y a une proximité avec la danse contemporaine.
Vous êtes une chorégraphe qui aime raconter des histoires. Il vous fallait donc créer un fil narratif, et ce à travers une danse que, comme vous le disiez, vient du Clubbing et se pratique aussi en compétition, comme le Hip Hop. Cette danse n’est donc pas née dans l’idée de créer un récit ou une narration. Comment avez-vous procédé ?
Nous avons travaillé exclusivement à partir du langage gestuel amené par chacun des danseurs, pour construire parfois des situations théâtrales. Ca nous permet de passer à des scènes d’ensemble, alors qu’en général ils dansent seuls.
Dans Electro Kif, on voit beaucoup de gestes qui sont issus de la vie quotidienne. C’est pourquoi ils se prêtent particulièrement à une pièce de danse-théâtre. Et en plus, ils se donnent à cœur joie dans des situations plus loufoques les unes que les autres.
Nous avons décidé de raconter une journée au lycée. Ce choix permet aux danseurs de parler de ce qu’ils connaissent le mieux, et surtout de ne rien perdre de leur énergie, leur liberté et leur fraîcheur. Le spectacle a été créé fin 2010 à l’Avant-Scène de Colombes et puis programmé, en janvier 2011, au festival Suresnes Cités Danse. A cette époque, pour certains d’entre eux, les souvenirs des bancs de l’école et du bac étaient encore frais.
Thomas Hahn
Electro Kif
Chorégraphie de Blanca Li
Du 6 au 27 avril 2013 à 21h
Accessible dès 3 ans
Durée : 1h10
La Cigale
120, boulevard de Rochechouart
75018 Paris
M° Anvers ou Pigalle
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