Avignon Off : Nicolas Bonneau revisite avec verve le Misanthrope de Molière
Looking for Alceste Conception Nicolas Bonneau Interprétation Nicolas Bonneau, Fannytastic et Juliette Divry Composition musicale Fannytastic et Juliette Divry Collaboration à la mise en scène et à l’écriture Cécile Arthus et Camille Behr Création lumière Hervé Bontemps Scénographie Blandine Vieillot Costumes Cécile Pelletier Travail Corporel Carine Kermin Du 6 au 24 juillet 2016 Théâtre Manufacture |
Du 6 au 24 juillet 2016
Nicolas Bonneau revisite avec verve et gravité Le Misanthrope de Molière usant d’un humour grinçant soutenu par une musique de grande profondeur
« J’ai beau faire des efforts, nous dit son personnage, je n’arrive pas à être sympa ! La vérité est que les autres m’emmerdent, j’ai décidé d’en faire un spectacle» Dans son plus jeune âge, en découvrant Molière, « le Woody Allen de son époque » (sic !), il clamait : « Je veux désormais oser ma liberté » Un violoncelle, un clavier, une voix ponctuent le récit avec un grand talent d’interprétation. A quoi ça sert d’être misanthrope si personne n’est au courant ? Le soir de son anniversaire, un homme semble soudain découvrir le monde qui l’entoure et entend le chant terrible de la crise de la quarantaine (c’est à cet âge que Molière écrivit son Misanthrope.) Trouvant dans le personnage d’Alceste son double fantasmé, happé par la colère et la critique de la comédie humaine, il éprouve lui aussi la tentation de fuir « l’approche des humains.» Mais il se demande toutefois si fuir est la réponse. Est-ce un abandon, une désertion, une lâcheté ? Au contraire, la fuite hors du monde, l’isolement personnel, le retrait ne seraient-ils pas des réponses à la perte des idéologies collectives ? Dès lors, notre personnage ira de multiples rencontres en autres confrontations avec des hommes et des femmes ayant choisi le retrait sous de nombreuses formes. Ceux-là viendront nourrir sa quête et lui faire mesurer toute la difficulté d’allier son besoin de vérité à la contrainte de vivre en société.
Nicolas Bonneau est conteur, auteur et comédien. Il fait partie de cette nouvelle génération qui conjugue une certaine tradition du conte et de l’oralité avec une forme plus moderne et spectaculaire du récit. Son travail au sein de La Volige, sa compagnie, est ancré dans le collectage pour aboutir à une forme de théâtre-récit documentaire s’inscrivant en plus dans le théâtre musical. Le fil conducteur de Nicolas Bonneau, est de développer l’art du conteur dans une recherche résolument contemporaine et théâtrale Il choisit un sujet, ici la misanthropie avec ou sans Molière. Il s’implante dans un lieu pour enquêter et fabrique un récit qui peut être épique, mythologique, historique, intime, politique, social. Nicolas Bonneau développe alors ce qu’il nomme un théâtre de la collision : « Faire tomber des barrières, changer les idées reçues et les regards des uns sur les autres, surprendre, créer des échanges au présent, laisser des traces dans le paysage et dans les mémoires, nous prévient-il. Il s’agit de trouver une forme de modernité qui s’appuie sur la tradition et la narration en mouvement. Les sujets que nous abordons résonnent dans la sphère politique, sociale ou humaine. Ce travail au théâtre nous fait vivre une expérience singulière puisqu’il s’adresse à tous et à chacun en même temps dans une démarche populaire, collective. »
Utilisant avec le talent de conteur qui est le sien un mode thérapeutique de nature à exprimer des situations vécues à forte charge émotionnelle, cet homme sur le plateau est encadré par deux musiciennes, sortes de fées-déesses qui habillent le jeu du comédien avec une puissance musicale exceptionnelle inspirée du rock-baroque (le bas Rock, on y revient toujours !) De son violoncelle Juliette Divry (du groupe Les Bubbey Mayse) tire le maximum. Ses notes déchirantes explosent dans ce style baroque dont nous parlons et joue la complicité avec Fannytastik , au clavier, dont le jeu puissant séduit l’auditoire. Fannytastik – (Fanny Chériaux) – sa voix exceptionnelle se joue des octaves. Révélée à la fois par son prix « Bourse de Talent 2006, par les Transmusicales de Rennes et l’Académie Charles-Cros, elle nous apparait comme une sorte de ‘Klaus Nomi hagénienne néo-classique’ dont les compositions nous transportent des tréfonds de l’humanité jusqu’au pépiement des oiseaux. Cette pièce, écrit Nicolas Bonneau, soulève des interrogations qui le préoccupent au quotidien, aussi bien dans son parcours artistique que dans sa vie d’homme. Ce croisement entre la musique, l’écriture, le collectage et l’oralité se retrouve dans les créations de la compagnie : Sortie d’Usine (2006)e – Inventaire 68 (2008), -Village Toxique (2010), -Fait(s) Divers à la recherche de Jacques B (2011), et toujours en tournée Ali 74, le Combat du siècle (2013.) Patrick duCome [ Crédit Photos : © Cie La Volige – Richard Volante –F. Chériaux – J.Divry ] |
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