Avec June Events, vous danserez au Panthéon !
June Events Du 1er au 17 juin 2017 Réservation par tél. au 01 41 74 17 07 |
Du 1er au 17 juin 2017
Ce n’est pas une blague! Pas de poisson d’avril pour ce 1er juin, date de démarrage de la nouvelle édition du festival June Events, qui investit le Panthéon et autres lieux insolites. Les spectacles, et il y en a vingt-cinq, affichent des écritures chorégraphiques extrêmement engagées, parfois radicales et toujours authentiques. Echos lointains du Liban, de Syrie, d’Algérie, de contes et de tisserands… En effet, cette 11e édition de June Events investit des lieux insolites: Le Palais de la Porte Dorée, le Musée de la Chasse et de la Nature, le Jardin de Reuilly, la place de l’église de Vincennes…La cerise sur le gâteau: Nacera Belaza présente La Procession / Solo(s) au Panthéon, grâce à la coopération entre June Events et la manifestation Monuments en Mouvement, organisée par le Centre des Monuments Nationaux. Deux solos, l’un interprété par Nacera, l’autre par sa sœur Dalila ainsi qu’une exploration du Panthéon réunissant les deux chorégraphes, un groupe d’amateurs et le public – et donc vous-mêmes. Que retiendrez-vous de cette visite chorégraphique au-dessus des cercueils les plus précieux de la république ?Au Palais de la Porte Dorée, Alexandre Roccoli présente Longing, un solo nourri des gestes des tisserands qui se confrontent à d’autres réalités: Danses rituelles du sud de l’Italie, la perte de la mémoire due à la maladie d’Alzheimer, danses de possession et transes noctambules… S’y ajoute, au Théâtre de l’Aquarium à la Cartoucherie, Weaver-Quintet qui lui aussi confronte ces gestes aujourd’hui oubliés à la musique techno. Madeleine Fournier et Jonas Chéreau vous amène en balade forestière. Dans le Bois de Vincennes, bien sûr, à partir de l’Atelier de Paris, centre du festival. Allez avec eux « à la recherche d’un partage invisible de la pensée entre spectateur et performer » ! Ou bien laissez-vous amener sur la Pelouse de Reuilly, à Bercy Village ou ailleurs par Joanne Leighton et son duo de deux hommes vêtus d’uniformes blancs aussi flamboyants que festifs et mystérieux. Au Musée de la Chasse et de la Nature, rue des Archives et donc en plein Paris, Julie Nioche soumet son corps dansant au regard d’une praticienne en vue d’une « prescription » artistique. Mais elle donne également, au Théâtre de l’Aquarium, son duo Nos Amours, où elle part à la recherche des traces que l’amour laisse dans les corps. Dans le 17e arrondissement, au BAL, haut lieu de l’image contemporain, Liz Santoro et Pierre Godard lançent une investigation chorégraphique sur les principes et structures qui sous-tendent une exposition photographique. Au milieu de l’exposition, ça va de soi. Revues et rituels, réinventés Manuel Roque vient de Montréal et est a dansé, entre autres, pour Marie Chouinard. Dans Bang Bang il se jette à corps perdu dans une sorte d’auto-bataille, où l’épuisement fait jaillir une double vérité, celle de l’instant vécu et l’autre, accumulation des vérités de tous les instants antérieurs, depuis sa naissance. Ajoutons à ceci le tout nouveau Mix d’Herman Diephuis pour la chanteuse lyrique Dalila Khatir, l’extraordinaire Betty Tchomanga et Marvin Clech, ex-B-Boy passé danseur universel et androgyne. Ensemble, ils puisent dans le music-hall pour créer une revue burlesque, iconoclaste et sarcastique, un cabaret urbain. Compagnie singulière, La Zampa revisite le cabaret, dans Opium, avec trois musiciens rock, une chanteuse, une comédienne et trois danseurs. Daniel Larrieu, qui fait partie du patrimoine chorégraphique vivant de ce pays, crée Littéral, un sextuor nourri d’extraits de son journal intime – histoire de saluer ses « soixante balais » de façon littérale, en dépoussiérant l’idée même de bilan de vie. Soixante ans, dont trente-cinq à créer des spectacles, voilà qui mérite chacun des clins d’œil, chacune des facéties où cinq jeunes interprètent sont finalement balayés par ce Larrieu qui se mue en résistant face au jeunisme ambiant. Tous les balais (y en a-t-il vraiment 60?) suspendus en l’air à travers cet espace de vie, seraient-ils des balais de sorcier? A partir des traditions Mithkal Alzghair a remporté le concours Danse Elargie en 2016 avec sa pièce Déplacement. Il y donne à voir comment la situation dramatique dans sa Syrie natale (même s’il vient d’une région non touchée par la guerre) résonne dans un esprit et un corps, même quand celui-ci vit en Europe et trouve des manières chorégraphique de s’exprimer. Alzghaïr, aujourd’hui indésirable dans le pays d’Assad, travaille à partir du Dabke, la danse traditionnelle qui avait agité son enfance dans un village de montagne. Déplacement s’est imposé à travers l’Europe grâce à sa lucidité formelle et sa distanciation lumineusement raisonnée, où se confrontent les racines et la reconstruction de soi quand on est à la fois en exil et la possibilité de se construire comme artiste. June Events présente, dans un seul programme, les deux versions de Déplacement : Le solo et le trio. Mickaël Phelippeau ne sort jamais sans s’habiller de jaune. Dans la vie. Sur scène, il suit la démarche de sa célèbre série Bi-portraits : Il change ses vêtements avec une autre personne et on pose ensemble. Voilà qui met en question les frontières entre les individus. Mais quand il rencontre un joueur de cornemuse (Erwan Keravec), il lui emprunte sa tenue bretonne traditionnelle pour un duo créé au Festival d’Avignon qui s’intitule Membre Fantôme. Et le performer contemporain se mue en fantôme de la tradition. [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=G3jgn500nQM[/embedyt] Chez Nacera Belaza, le rapport à la tradition est différent : souterrain, intime, profond et subtile.. Dans Sur le Fil (une autre pièce que son projet au Panthéon), elle montre une fois de plus comment sa recherche en elle-mêm fait ressurgir des couches enfouies de traditions millénaires, et ce même sur des musiques occidentales. Et puis, le conte fait bel et bien partie de nos traditions. La Belle et la Bête, revisitée par La Zampa sous le titre B&B, une pièce « pour adultes à partir de 7 ans », est composée d’une narratrice-chanteuse et des deux fondateurs de la compagnie, Magali Milian et Romuald Luydlin. Un travail sur nos fantasmes, sur la séduction et nos obsessions, dans une esthétique contemporaine. Et bien sûr ces June Events ont encore beaucoup d’autres choses à offrir. : Le 6 à 7 présente, entre 18h et 19h, de nouvelles recherches de chorégraphes accompagnés par le CDC au cours de la saison à venir. L’entrée y est libre (sur réservation) et les artistes de cette édition sont Yasmine Hugonnet, Ondine Cloez et Nina Santez qui présentent et évoquent leurs créations prévues pour 2018. Et chaque samedi soir (il y en a trois) à partir de 22h30, ce sera la fête avec improvisations, concerts et performances. Thomas Hahn [Crédits Photo 1 : © Caroline de Otero/ Photo 2 : © Joanne Leighton/ Photo 3 : © ONNO/ Photo 4 : Benjamin Favrat / Photo 5 : Dajana Lothert / Photo 6: Pierre Grosbois / Photo 7 : Sandy Korzewka] |
Caroline de Otero
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