Audrey Lamy – Comédie de Paris
Même les obsédés des ramifications people – arbres généalogiques et autres boutures jet set – vont devoir lâcher du lest : Audrey Lamy, blondinette déjantée, n’est pas que la petite sœur d’Alexandra, la Chouchou de Jean Dujardin. Incidemment, c’est une formidable comédienne. Tonique, ludique, élastique… Et toc!
Après avoir impressionné (la pellicule et les spectateurs, aux anges) dans Tout ce qui brille, l’accorte comédie de Géraldine Nakache, au printemps dernier ; la revoici en « live » dans son one-woman-show Dernières avant Vegas, cette fois à la Comédie de Paris. Et c’est peu dire que la fluette jeune femme, nantie d’une énergie et d’une voix peu ordinaires – elle chante carrément bien – sait, d’emblée, tisser du lien avec son public-miroir (peu ou prou de sa génération, entendez les 25-35 ans). Ça rit, ça réagit, ça se gondole et ça applaudit tout le long !
Son truc à elle, de fait, c’est de chroniquer jusqu’à l’absurde les situations les plus banales, celles-là même qui chahutent au quotidien la trentenaire urbaine, fauchée, amoureuse, girly, rieuse, et… un peu paumée. En gros, l’adulescente dans toute sa mauvaise foi ! Suivez mon (son) regard… Du réchauffé ? Hé ben non !
Fine, Audrey Lamy parvient à dépoussiérer les thèmes les plus clichés – la femme et son rapport volatile à l’argent, par exemple – par la seule force de son bagout et de sa surenchère, tutoyant la folie (douce) sans jamais négliger le clin d’œil (qui désamorce). Confer le sketch extrêmement drôle autour de son relevé bancaire. Contemporaine, elle sait également flirter avantageusement avec l’air du temps (Facebook, bien sûr), grâce à son sens du pastiche : c’est une excellente portraitiste (ainsi, la vieille fausse copine du lycée, allumeuse décérébrée). Maligne, également, elle accumule les gros mots sans jamais être vulgaire, comme autant de bouffées d’humeur et d’humour qui scandent son texte, pas toujours aussi vif, c’est vrai, que sa prise de rôle (et de risque), assez époustouflante, elle. Troublante, enfin, elle n’hésite pas à teinter son autodérision de poésie maladroite, donc éminemment sympathique (le sketch sur la « poêle à Brad Pitt » pour finir). Cette fille n’est définitivement pas une chipie : youpi !
Burlesque, tchatcheuse, actuelle, vive, familière, féminine et déjantée : et si la fratrie d’Audrey Lamy – sa fratrie de scène sinon de sang – c’était… plutôt… celle… d’une certaine Florence Foresti ? C’est dire si cette chouette cadette a tout d’une grande, en effet.
Ariane Allard
Lire aussi sur Artistik Rezo, prolongations pour Audrey Lamy au Palais des Glaces.
Dernières avant Vegas
Audrey Lamy
Jusqu’en décembre 2010
Du mardi au samedi à 21h30
Réservations au 01.42.81.00.11.
La Comédie de Paris
42 rue Pierre Fontaine
75009 Paris
Métro Blanche (ligne 2)
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