Au Lucernaire, Hervé Devolder joue « Scapin »… ou « Les Fourberies de Scapin »… tout seul !
Au Lucernaire, Hervé Devolder joue « Scapin »… ou « Les Fourberies de Scapin »… tout seul !
D’après Molière. De, avec et mis en scène par Hervé Devolder A partir du 12 mars 2014 Du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 15h Réservations par tél. au 01 45 44 57 34 Théâtre Le Lucernaire |
A partir du 12 mars 2014
Hervé Devolder s’est lancé un défi : jouer Les Fourberies de Scapin… tout seul et, aussi incroyable que cela puisse paraître, la pièce de Molière est totalement lisible ! Hervé Devolder a écrit et joué des one man shows humoristiques, des pièces ancrées dans des époques diverses, une comédie musicale à succès, « Chance ». Il a aussi mis en scène de nombreux spectacles dans lesquels il a joué… ou pas et interprété des pièces et spectacles qu’il n’avait pas mis en scène. Il est enfin musicien et auteur de nombreuses musques pur le théâtre. L’idée folle de « Scapin » est née d’une anecdote racontée par Michel Roux : un soir, en tournée, le décor n’a pas été livré à temps. Il a donc été expliqué au public ce qui était arrivé… ou plutôt ne l’était pas… et les spectateurs ont cru qu’il s’agissait d’un gag faisant partie du spectacle… qui a aussi bien marché que d’habitude ! Hervé Devolder a été plus loin encore, imaginant une pièce sans décor (hormis un banc, un tabouret et… un téléphone!)… et sans partenaires ! Pour camper Scapin, Hervé Devolder a revêtu un beau costume, incomplet comme le texte, puisqu’il manque les chaussures… et les répliques des autres personnages ! Il m’avait expliqué que Les Fourberies se prêtaient totalement à cet exercice mais j’avais un doute… totalement dissipé après la représentation. Car le bonhomme est habile, au moins autant que ce filou de Scapin qui sait si bien user de subterfuges pour parvenir à ses fins. Entre les seules (et intégrales !) répliques de Scapin, Hervé Devolder a intercalé un texte mêlant rappels du cours de l’histoire écrite par Molière, anecdotes sur une tournée aussi imaginaire que catastrophique qu’il aurait faite en troupe et d’autres, datant de plusieurs époques sur l’œuvre de Molière. Il a même glissé du texte de Rostand ou encore de Shakespeare… juste pour vérifier si on suit bien ! L’ensemble, est à la fois cocasse et informatif. On apprend par exemple à quoi correspondraient aujourd’hui ces fameux écus et pistoles dont il est tant question chez Molière, et que nous sommes donc dans une ambiance totalement jet-set, ou encore que la relation amoureuse entre Léandre et Zerbinette semblait aussi choquante que si, de nos jours, Montebourg était l’amant de Zaya ! Du coup, aucun danger de rester au port… même si nous n’avons pas ou plus le texte en tête, car cette création est d’une limpidité à toute épreuve. Seul bémol : pressé par le temps qui lui est imparti, Hervé Devolder va à 100 à l’heure. Aussi, et je ne dis dis vraiment pas ça souvent, il aurait besoin d’une dizaine de minutes supplémentaires pour pouvoir poser sa prestation épique ! Souhaitons-lui de vite trouver le théâtre qui lui en donnera la possibilité !!! Caroline Fabre [Photo : Pierre Noirault Photo’13] |
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