Au 13e Art, Carmina Burana par la Szeged Dance Company
Carmina Burana- Szeged Dance Company © Z Tarnavolgyi
La Szeged dance company est la principale compagnie de danse contemporaine hongroise. Basée dans la ville de Szeged et dirigée par le danseur et chorégraphe Tamas Juronics, elle se produit pour la première fois à Paris avec deux ballets, Black Swan et Carmina Burana.
Avec Carmina Burana, ballet fétiche de la compagnie créé en 2001, Tamas Juronics a souhaité montrer « un aperçu de la vie rituelle d’une colonie barbare […] luttant pour sa survie, face à ses peur et tout ce que le destin leur réserve ». Le rideau se lève sur un personnage représentant la mort. Cette silhouette sinistre est repoussée par l’ensemble des danseurs qui déboulent sur scène pour un premier ensemble, tout en énergie. Tout est dit dans cette ouverture, la présence menaçante de la mort, fil conducteur, l’importance des rituels collectifs et la puissance – la violence – du groupe. Dans cette société païenne, quelques personnages féminins tentent d’exister et d’échapper à leur destin, alors que les hommes font régner leur ordre.

Carmina Burana- Szeged Dance Company © Z Tarnavolgyi
La danse de Tamas Juronics, mêlant influences classiques et gestuelle contemporaine, réserve de très beaux moments dans les ensembles mais aussi dans les scènes plus apaisées où les personnages principaux découvrent l’amour. La parfaite maîtrise de ce vocabulaire par les danseurs permet des portés acrobatiques et des duos techniquement audacieux.

Carmina Burana- Szeged Dance Company © Z Tarnavolgyi
La nature est très présente, avec l’herbe coupée qui recouvre la scène, l’eau qui coule en permanence d’une fontaine ou encore le soleil sur le mur du fond. Ce décor pourrait être celui des hordes d’Asie centrale qui firent souche dans le Centre de l’Europe ou bien une référence artistique au Sacre du Printemps de Stravinski.

Carmina Burana- Szeged Dance Company © S Dinneweth
Tamas Juronics a fait le choix de construire son ballet sur la musique des Carmina Burana de Carl Orff. Toutefois, les thèmes grandioses de ce monument du 20ème siècle servent-ils si bien le propos ? Trop de puissance tuerait-elle la puissance ? Le constat est que le chant, omniprésent, cannibalise ce que dégage la danse. Carmina burana est un ballet sur l’urgence de vivre qui s’accommoderait très bien d’une musique moins grandiloquente
Stéphanie Nègre
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