aPhone – Café de la Gare
Jérémy Manesse est un jeune auteur et metteur en scène qui a plus d’une corde à son arc. Avec aPhone, il réalise ainsi sa cinquième pièce. Après A suivre, qui parlait de l’addiction aux séries télé, le fils Manesse vient cette fois titiller les spectateurs sur le rôle d’un téléphone révolutionnaire qui a pour particularité de téléphoner à votre place en se branchant directement sur nos cerveaux.
Entrer dans le Café de la Gare est en soit une démarche originale ; le rustique des murs de ce café-théâtre tranche avec la modernité et l’actualité des pièces qui y sont jouées. Dans aPhone, le ton est donné lorsque qu’un annonceur vient devant la scène deux minutes avant le spectacle nous raconter que cette pièce est différente des autres et qu’elle ne nous laissera pas insensibles. Rideau ouvert, Steve Nielz, l’inventeur de l’aPhone nous interpelle par la blancheur et l’impeccabilité de son costume, la gouaille qu’il emploie et l’entrain qu’il met à nous expliquer l’intérêt du nouvel aPhone d’Ipple. On comprend de suite que l’humour va être de rigueur.
L’appareil, une coupelle en fer a pour particularité de tout faire à la place de l’humain à tel point qu’il peut appeler à sa place sans avoir a bouger le moindre petit doigt, ce qui mène à des situations cocasses.
« J’ai de multiples inspirations mais la principale est sans nul doute South Park, dans lequel on passe d’un sujet à un autre sans qu’il n’y ait de rapport », nous explique Jérémy Manesse et on comprend mieux pourquoi le ton de la pièce va crescendo se diriger vers le « n’importe quoi », mais un « n’importe quoi » sacrément bien organisé. Ainsi, d’un téléphone portatif découle toutes sortes de saynetes dont les personnages loufoques tendent à dresser une critique sur des sujets actuels tels que la crise budgétaire, la dépendance à son portable, le rôle des critiques journalistes, les banquiers vereux… mais avec un humour si léger et surprenant que le message glisse parfaitement.
La salle est hilare et parfois prise à partie laissant une impression d’être nous aussi acteurs d’une pièce dont il est sur qu’on ne s’ennuie jamais. Une pièce aux vertues thaumaturges qui ne se prend pas la tête, c’était un peu le but de l’auteur. « Je voulais aborder des sujets graves qui nous touchent tous mais sans jamais en faire l’étendard de ma pensée et en gardant à l’esprit qu’il vaut mieux rire pour faire passer mes idées », nous confie-t-il à la fin de la pièce.
Le casting fait rêver puisque Jérémy Manesse s’est entouré de ce qui se fait de mieux dans la comédie actuelle. Christiane Anglio (Arrête de pleurer Pénélope), Morgane Bontemps (J’aime beaucoup ce que vous faites), Odile Huleux (Maison Close), Benjamin Alazraki (Amour et Chipolata) ainsi que Jérémy Manesse en personne et de son père et directeur du Café de la Gare Philippe Manesse qui, avec Sotha est le garant de l’esprit du Café de la Gare depuis ses débuts dans les années 70.
Si certains se demandent comment être moins accro à leur portable et veulent en même temps passer un moment de franche rigolade, qu’ils aillent voir la pièce au plus vite.
Arnaud Boisteau
Aphone
Mise en scène de Jérémy Manesse
Avec Christine Anglio, Morgane Bontemps, Odile Huleux, Benjamin Alazraki, Jérémy Manesse et Philippe Manesse
A partir du 15 octobre 2012
Jusqu’au début avril et plus si affinités
Vendredi, samedi, dimanche à 19h
Lundi et mardi à 20h
Tout public
Café de la Gare
41, rue du Temple
75004 Paris
A découvrir sur Artistik Rezo :
– La Maîtresse en maillot de bain au Café de la Gare
– Les pièces à voir à Paris en janvier 2013
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