Affreux, bêtes et pédants – Théâtre de Châtillon
Affreux, bêtes et pédants création écrite par la Cie des Dramaticules Scénario et mise en scène de Jérémie Le Louët Avec Julien Buchy, Anthony Courret, Noémie Guedj, Jérémie Le Louët et David Maison Du 16 au 26 janvier à 20h30 Tarifs : 10 à 22 euros Réservations par tél : Durée : 1h45 Théâtre de Chatillon |
Jusqu’au 26 janvier 2014
La Compagnie des Dramaticules s’emploie à pointer le ridicule et les impostures du monde culturel, mais si le rire est au rendez-vous, la matière reste mince. Cette Compagnie sous la direction de Jérémie Le Louët a déjà monté Shakespeare, Ionesco, Oscar Wilde…et a fait preuve de nombreuses qualités. Pour cette création, les interprètes et metteur en scène se sont livrés ensemble à des improvisations et des échanges avec le public, avant de passer à l’écriture collective. Le résultat est une satyre qui enchaine des saynètes dont le point commun est de parler des artistes de théâtre et du monde où ils évoluent. Mais le spectacle ne repose pas sur une structure qui permet une véritable réflexion ni même un démantèlement crédible sous l’angle comique. Il s’ouvre sur Le Manifeste du Futurisme de Marinetti avec une musique de Wagner et cette introduction est forte ; le propos de Marinetti provoque immédiatement le choc d’un texte poétique et virulent, dont le comédien s’empare avec beaucoup d’ardeur et de talent. On pourrait donc s’attendre à une dérision costaude après une telle entrée en matière. Mais non, elle demeure un peu comme une intruse, isolée, ayant juste donné l’illusion de partir sur un terrain pour le quitter… à toute vitesse, futurisme oblige. En effet, aussitôt après, on assiste et l’on se prête à un faux débat entre les comédiens et les spectateurs, calqué sur ce qui se fait quelquefois réellement dans des théâtres à l’issue d’une pièce. Puis l’on suit une directrice de salle qui présente sa programmation en se couvrant de ridicule, avant de suivre une répétition d’une scène de Phèdre qui tourne au pugilat. Acteurs, metteurs en scène, directeurs de théâtre et autres intervenants, deviennent ainsi tour à tour grotesques, stupides, tyranniques, hystériques… On rit lorsqu’un comédien au chômage finit par se réjouir d’avoir une proposition pour interpréter Oenone, ou quand un autre, nu su scène, parodie les performances d’artistes particulièrement mégalomanes. Mais globalement on frôle la caricature et les comportements piteux, le snobisme, la domination, la lâcheté, bien que se retrouvant évidemment dans la réalité de cet univers, ne suffisent pas à en montrer la spécificité. De même, la caméra sur scène et la projection d’images des spectateurs présents, veulent interroger les rapports entre scène et salle, jeu et représentation, vérité et mensonge, mais on ne fait qu’effleurer cette idée au moyen d’un gadget sympathique. La troupe ne manque pas de qualités de jeu et l’ensemble est mené avec un rythme qui permet de s’amuser de ces travers multiples. Le spectacle coule avec fluidité et les interprètes réunissent une énergie homogène et constante. Néanmoins, le titre qui évoque le film d’Ettore Scola, Affreux sales et méchants, est à lui seul une de ces petites impostures ici pointées. Car outre cet effet de titre, l’ensemble n’a rien de la comédie décapante du cinéaste. L’univers culturel a aussi ce défaut, de se revêtir de certaines références sans pour autant que l’habit fasse le moine. Isabelle Bournat |
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