0 Shares 1673 Views

Emmanuelle Devos – Théâtre du Rond-Point

9 décembre 2010
1673 Vues
emmanuelle_devos_-_theatre_rond_point

emmanuelle_devos_-_theatre_rond_point::

S’il te plaît non. Pas « ma pauvre ». (Annie)

Elle rompt. Annie, la quarantaine, vient chercher ses affaires. Deux adolescents bacheliers, son fils et sa fille, l’interrogent, la jugent ou la soutiennent. Écrivain, ses cinquante ans scotchés à son canapé, Alban conteste et se contient. Homme tassé, cassé, il fait des phrases pour retrouver un semblant de dignité. Mais Annie part, quitte le salon huppé et le confort acquis. Elle affronte ses enfants et son mari, choisit le plaisir, la légèreté, une nouvelle vie l’attend ailleurs. Et les ados bûchent entre deux engueulades sur un autre problème posé par le prof de philo : la conscience est-elle compatible avec le bonheur ?

Le metteur en scène Arnaud Meunier s’est emparé jusqu’ici des écritures les plus contrastées et singulières : Pasolini, Hirata ou Vinaver. Avec Le Problème de François Bégaudeau, il opte pour un nouveau parti pris formaliste : l’ultraréalisme. Tout se joue en un temps réel, unique. Un seul espace familier occupe la scène : le plateau. Chacun parle sa langue ordinaire, domestique. Paroles d’ados ou de parents. Dans ce théâtre immédiat, essentiel, l’humanité telle qu’elle est apparaît engluée dans ses convenances bourgeoises et sa morale étriquée : une femme n’abandonne pas son mari et ses enfants. Annie, figure à la fois flamboyante et banale d’une libération féminine, quitte le foyer. Plus grave, elle remet en cause la nature même du drame : au final, en quoi est-ce un problème ?

Critique de cinéma, chroniqueur pour la télévision, romancier, biographe de Mick Jagger et spécialiste de football, acteur et auteur de la palme d’or cannoise Entre les murs, François Bégaudeau livre une première pièce antithéâtrale, objet d’orfèvre radical où le réel plus vrai que nature taille dans le vif des conventions et de la bienséance. Un quatuor où, au bout du compte, la famille semble devenir une agora possible, un drôle de lieu de parole juste et libre.

Lire aussi sur Artistik Rezo, Emmanuelle Devos au Théâtre Marigny.

 

Et, les meilleures pièces de théâtre pour la rentrée 2011.

 

 

Le Problème
De François Bégaudeau
Mise en scène Arnaud Meunier
Avec Jacques Bonnaffé, Anaïs Demoustier, Emmanuelle Devos, Alexandre Lecroc

Du 23 février au 3 avril 2011
Du mardi au samedi à 21h, le dimanche à 15h30
Réservations 01 44 95 98 21 – 0 892 701 603 ou sur le site du théâtre.
Plein tarif salle Jean Tardieu 29 €
Tarifs réduits : groupe (8 personnes minimum) 20 € / plus de 60 ans 25 € demandeurs d’emploi 16 € / moins de 30 ans 14 € / carte imagine R 10 €

Théâtre du Rond-Point – Salle Jean Tardieu
2bis, avenue Franklin D. Roosevelt
75008 Paris
Métro Franklin D. Roosevelt (ligne 1 et 9) ou Champs-Élysées Clemenceau (ligne 1 et 13)

www.theatredurondpoint.fr

Articles liés

“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Agenda
47 vues

“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée

Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...

“Les Imitatueurs” à retrouver au Théâtre des Deux Ânes
Agenda
51 vues

“Les Imitatueurs” à retrouver au Théâtre des Deux Ânes

Tout le monde en prend pour son grade, à commencer par le couple Macron dans un sketch désormais culte, sans oublier Mélenchon, Le Pen, les médias (Laurent Ruquier & Léa Salamé, CNews…), le cinéma, la chanson française (Goldman,  Sanson,...

La danseuse étoile Marie-Agnès Gillot dans “For Gods Only” au Théâtre du Rond Point
Agenda
64 vues

La danseuse étoile Marie-Agnès Gillot dans “For Gods Only” au Théâtre du Rond Point

Le chorégraphe Olivier Dubois répond une nouvelle fois à l’appel du Sacre. Après l’opus conçu pour Germaine Acogny en 2014, il poursuit, avec For Gods Only, sa collection de Sacre(s) du printemps qu’il confie cette fois-ci à la danseuse...