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À l’Opéra-Comique, “Pulcinella et L’Heure espagnole”

A Renavand et O Salomonsson dans Pulcinella © S Brion

A. Renavand et O. Salomonsson dans "Pulcinella" © S. Brion

Louis Langrée, directeur de l’Opéra-Comique, a souhaité rassembler deux pièces dont l’amitié entre ses compositeurs, Igor Stravinsky pour la première, Maurice Ravel pour la seconde, et leurs collaborations aux Ballets russes de Serge de Diaghilev est le fil conducteur. Cette soirée est donc l’occasion de découvrir ces œuvres rarement données sur scène, dans une mise en scène de Guillaume Gallienne et, pour “Pulcinella”, dans une chorégraphie de Clairemarie Osta.

Pulcinella est une commande de Serge de Diaghilev à Igor Stravinsky pour une adaptation de musiques de Pergolèse. Créé en 1920 sur une chorégraphie de Leonid Massine et dans des décors de Pablo Picasso, cette pièce inspirée de la commedia dell’arte rassemblant danse et chant, rencontra un vif succès. L’intrigue met en scène le personnage facétieux de Pulcinella – Polichinelle – qui bien que marié, séduit deux demoiselles délurées ; les fiancés de ces dernières chercheront à se venger poussant le héros à simuler un suicide pour se tirer de ce mauvais pas. La chorégraphie néo-classique de Clairemarie Osta parvient à raconter avec efficacité cette fable à tiroirs même si plus d’originalité aurait été bienvenue dans les variations. Oscar Salomonsson, danseur étoile de Ballet royal de Suède, est un Pulcinella rêveur qui tend parfois vers le Pierrot lunaire mâtiné de Gavroche. Alice Renavand, jeune étoile retraitée de l’Opéra de Paris, donne par son interprétation piquante, du relief à l’ensemble, bien lisse.

Pulcinella © S Brion

L’Heure espagnole de Maurice Ravel connait un succès mitigé à sa création, en 1911. La composition n’est pas en cause mais l’histoire de cette épouse qui reçoit ses amants quand son mari sort régler les horloges de la ville, avait paru assez mince et peu morale. En 2024, l’histoire est toujours aussi faiblarde mais elle est ici portée du début à la fin par Stéphanie d’Oustrac à la belle présence. Elle interprète avec brio sa partition et entraine, autour de l’escalier de la boutique, ses acolytes dans ce marivaudage hispanisant.

L’Heure espagnole © S.Brion

Stéphanie Nègre

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