A la folie Feydeau – Théâtre de Poche Montparnasse
A la folie Feydeau De Georges Feydeau Mise en scène et composition des chansons : Léonard Matton Avec Stéphanie Bassibey, Ludovic Laroche, Nicolas Saint-Georges et Roch-Antoine Albaladéjo en alternance avec Laurent Labruyère Lumières : Sofresh Jusqu’au 2 mars 2014 Réservations par tél. 01.45.44.50.21 ou www.theatredepoche-montparnasse.com Durée : 1h30 Théâtre de Poche Montparnasse |
Jusqu’au 2 mars 2014
C’est à un tourbillon théâtral que nous convie Léonard Matton qui met en scène trois courtes pièces du roi du vaudeville que relayent habilement des chansons qu’il a lui même créées. Ses quatre comédiens font un sans faute. Un résultat détonnant et immensément drôle. Feydeau est un des auteurs les plus faciles à parjurer. Car si la mécanique du rire s’enraye, c’est la cata. Il n’y a rien de plus sérieux que de faire rire un public. Léonard Matton a parfaitement saisi toute les subtilités du roi du quiproquo et nous livre un cocktail explosif, un véritable tsunami théâtral. Mais il ne s’est pas contenté d’une simple adaptation. Son travail beaucoup plus ambitieux relève de la haute voltige. En effet, ce n’est pas une mais trois courtes pièces qui sont jouées sur scène, savamment liées par des chansons spécialement créées pour la circonstance par le metteur en scène lui-même et qui confèrent une unité à l’ensemble, une homogénéité qui en ferait oublier qu’il ne s’agit pas d’une seule et unique œuvre. Au programme donc : Amour et piano, Feu la mère de madame et Les pavés de l’ours. Un jeune homme arrive pour donner des cours de piano à la demoiselle de la maison. Il a autant de culture musicale qu’une huitre. Ca démarre donc aussi mal que l’annonce de la mort de la mère de madame en pleine nuit dans le deuxième volet. Guère mieux engagée, l’embauche, dans le troisième tableau, d’un domestique pétri de bonnes volontés mais dénué de tout savoir-faire et qui va se mêler étroitement des déboires conjugaux de ses employeurs. La suite, on s’en doute bien, donne lieu à des rebondissements et malentendus dont le dramaturge avait le secret. Ils sont ici gérés avec une précision métronomique et les situations d’une irrésistible drôlerie se succèdent à un rythme effréné sans pour autant donner l’impression que le décor n’est qu’une vaste maison des courants d’air, la mise en scène ne confondant jamais vitesse et précipitation. A cette mise en scène alerte et dynamique s’adjoint une interprétation de haut vol. Les quatre comédiens, aux parcours déjà solides, réalisent une performance tout à fait remarquable qui réussit à bousculer les conventions même si de nos jours le travestissement ne fait plus hurler le bourgeois. Leur plaisir de jouer est manifeste et le public leur réserve un accueil amplement justifié. Cette folie-là fait un bien… fou ! Franck Bortelle [Crédits photographiques : David Grimbert] |
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