0 Shares 2397 Views

A l’English national ballet, GISELLE, la plus belle des revenantes

8 février 2017
2397 Vues
Giselle_4__t_petit

Giselle

De Mary Skeaping

Avec Laurretta Summerscales, Xander Parish, Fabian Reimar, Isabelle Brouwers et les danseurs de l’English national ballet

Du 11 au 22 janvier 2017

Tarifs : £13.50 – £43.25

Réservation par tél. au 020 7845 9300

Durée : 2h20

London Coliseum
St Martin’s Lane
Londres
M° Covent garden, Charing cross

www.ballet.org.uk

Du 11 au 22 janvier 2017

Mary Skeaping (1902-1984) est une danseuse et chorégraphe anglaise. Elle débuta sa carrière dans la compagnie d’Anna Pavlova puis fut maître de ballet du Sadler’s Wells. Sa version de Giselle qui puise aux sources de la tradition russe est une très belle production programmée par l’English national ballet sur la scène du Colyseum du 11 au 22 janvier.

Giselle 1 petit

Créé en 1841 à l’Opéra de Paris sur un livret de Théophile Gautier et une chorégraphie de Jean Coralli et Jules Perrot, Giselle tombe en désuétude en France quelques années plus tard. Le ballet est remonté à Saint Petersbourg en 1884 par Marius Petipa dont le frère Lucien créa le rôle d’Albrecht. Cette version sera ensuite reprise par les grandes compagnies russes dont celle d’Anna Pavlova où Mary Skeaping fut interprète dans les années 20. Sa version est donc très influencée par la version des origines.

Interprète du rôle-titre, Laurretta Summerscales porte le ballet du début à la fin. Dans la première partie, sous la fraicheur et l’innocence de la petite paysanne, perce la fêlure. La scène de la folie est d’un réalisme désespéré qui nous fait oublier l’espace d’un instant les artifices du théâtre : Tout bascule, un drame se joue sous nos yeux. Xander Parish – Albrecht – apparait dans cet acte très distant. Cette attitude contraste avec celle de Fabien Reimar, Hilarion, dont toute l’expression est ici dans le drame ; amoureux sincère, il est la cause involontaire de la mort de Giselle.

Giselle 3 petit

Le deuxième acte est un nouvel univers. La maisonnette en carton-pâte n’est plus, la nuit est noire et les esprits rôdent. Dans cette version, les wilis sont des êtres maléfiques. Parfaites de synchronisation, leur danse nocturne est angoissante, véritable sabbat au clair de lune, encadrée par Rina Kanehara et surtout Adela Ramirez, particulièrement fine. Isabella Brouwers est une Myrtha froide et impérieuse. Avec elle, il n’y aura pas de prisonnier. Hilarion sera leur première victime. Dans cet acte infernal, Alexander Parish promène son spleen, plus dandy qu’amoureux rongé de remords. Au milieu de cette cohorte féminine implacable, Laurretta Summerscales est le doux fantôme qui lui offrira le salut. Avec ce second acte très axé sur l’affrontement entre les forces du mal et la rédemption, cette version possède une force romantique bien à elle. 

Stéphanie Nègre


[ Photo : © Laurent Liotardo ]

Articles liés

« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet
Spectacle
427 vues

« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet

Plus de quarante ans après la première création en français, l’opéra d’Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg revient au Théâtre du Châtelet dans une nouvelle version et une mise en scène de Ladislas Chollat. Quarante interprètes dont des enfants...

“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
Agenda
115 vues

“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14

L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....

La Scala présente “Les Parallèles”
Agenda
108 vues

La Scala présente “Les Parallèles”

Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...