A l’English national ballet, GISELLE, la plus belle des revenantes
Giselle De Mary Skeaping Avec Laurretta Summerscales, Xander Parish, Fabian Reimar, Isabelle Brouwers et les danseurs de l’English national ballet Du 11 au 22 janvier 2017 Tarifs : £13.50 – £43.25 Réservation par tél. au 020 7845 9300 Durée : 2h20 London Coliseum |
Du 11 au 22 janvier 2017 Mary Skeaping (1902-1984) est une danseuse et chorégraphe anglaise. Elle débuta sa carrière dans la compagnie d’Anna Pavlova puis fut maître de ballet du Sadler’s Wells. Sa version de Giselle qui puise aux sources de la tradition russe est une très belle production programmée par l’English national ballet sur la scène du Colyseum du 11 au 22 janvier. Créé en 1841 à l’Opéra de Paris sur un livret de Théophile Gautier et une chorégraphie de Jean Coralli et Jules Perrot, Giselle tombe en désuétude en France quelques années plus tard. Le ballet est remonté à Saint Petersbourg en 1884 par Marius Petipa dont le frère Lucien créa le rôle d’Albrecht. Cette version sera ensuite reprise par les grandes compagnies russes dont celle d’Anna Pavlova où Mary Skeaping fut interprète dans les années 20. Sa version est donc très influencée par la version des origines. Interprète du rôle-titre, Laurretta Summerscales porte le ballet du début à la fin. Dans la première partie, sous la fraicheur et l’innocence de la petite paysanne, perce la fêlure. La scène de la folie est d’un réalisme désespéré qui nous fait oublier l’espace d’un instant les artifices du théâtre : Tout bascule, un drame se joue sous nos yeux. Xander Parish – Albrecht – apparait dans cet acte très distant. Cette attitude contraste avec celle de Fabien Reimar, Hilarion, dont toute l’expression est ici dans le drame ; amoureux sincère, il est la cause involontaire de la mort de Giselle. Le deuxième acte est un nouvel univers. La maisonnette en carton-pâte n’est plus, la nuit est noire et les esprits rôdent. Dans cette version, les wilis sont des êtres maléfiques. Parfaites de synchronisation, leur danse nocturne est angoissante, véritable sabbat au clair de lune, encadrée par Rina Kanehara et surtout Adela Ramirez, particulièrement fine. Isabella Brouwers est une Myrtha froide et impérieuse. Avec elle, il n’y aura pas de prisonnier. Hilarion sera leur première victime. Dans cet acte infernal, Alexander Parish promène son spleen, plus dandy qu’amoureux rongé de remords. Au milieu de cette cohorte féminine implacable, Laurretta Summerscales est le doux fantôme qui lui offrira le salut. Avec ce second acte très axé sur l’affrontement entre les forces du mal et la rédemption, cette version possède une force romantique bien à elle. Stéphanie Nègre
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