42nd Street : un musical éblouissant à savourer d’urgence au Châtelet
42nd Street Avec Alexander Hanson, Ria Jones, Monique Young, Dan Burton, Jennie Dale, Emma Kate Nelson, Matthew McKenna, Chantel Bellew, Carl Sanderson, Stephane Anelli, Teddy Kempner, Charlie Allen, Emily Goodenough, Jessica Keable, Barnaby Thompson et Scott Emerson L’ensemble : erica jayne Alden, charlie Allen, Ashley Andrews, karen Aspinall, chantel Bellew, Daisy Boyles, jessica Buckby, matthew cheney, Daniel col- lins, Gavin eden, matt Gillet, mollymay Gardiner, emily Goodenough, Alyn hawke, George hinson, kate Ivory jordan, jessica keable, edwige Larralde, joshua Lay, jo morris, tom partridge, millie o’connelll, romain rachline emma scherer, Gemma scoloes, Dorel surbeck, Barnaby thompson, matthew whennell-clark, Aron wild, stuart winter Jusqu’au 8 janvier 2017 Mercredi au vendredi à 20h, samedi 15h et 20h, dimanche 15h Tarifs : de 8€ à 140€ Réservation en ligne ou par tél. au 01 40 28 28 40 Théâtre du Châtelet |
Jusqu’au 8 janvier 2017
Pour sa dernière production, le directeur du Théâtre du Châtelet Jean-Luc Choplin a invité le chorégraphe et metteur en scène britannique Stephen Mear, grand spécialiste des claquettes (« Singing in The Rain » en 2015) pour monter l’un des plus célèbres spectacles produit à Broadway dans les années 80. L’histoire de cette starlette devenue star par la force de sa volonté et de son talent est magnifiée ici par une cinquantaine d’artistes multi-talents qui enflamment la scène parisienne jusqu’au début de l’année 2017. Un show plus que brûlant ! Un backstage au livret plein de surprisesDans la tradition des musicals américains, le « backstage » invite les spectateurs à pénétrer dans les coulisses des répétitions d’un spectacle pour y découvrir les ingrédients d’une création, la manière dont s’organisent les auditions, les rivalités et commérages entre jeunes artistes, face au pouvoir démoniaque des metteurs en scène et producteurs intransigeants. Derrière le strass et les paillettes, la sueur et les nuits de travail pour décrocher un rôle, si mineur soit-il. 42th Street est tiré du film de Lloyd Bacon, réalisé en 1933, quelques années après le krach boursier de 1929. L’Amérique exsangue a été remise sur les rails par Roosevelt et son New Deal et le producteur Julian Marsh souhaite se refaire une santé en se lançant dans une nouvelle comédie musicale qui doit faire exploser le box-office et donner du travail aux artistes. Du cinéma à la scène Au contraire de ce qu’Hollywood fait habituellement, c’est le film qui en 1980 inspire Gower Champion, dont la mise en scène et la chorégraphie originales tiendront l’affiche à Broadway durant 9 années ! Aujourd’hui, c’est Stephen Mear, dont on a pu admirer le remake de Singin in the Rain dans ce même théâtre, qui s’en inspire en signant la mise en scène et la chorégraphie, entouré de Peter Mc Kintosh pour les décors et les costumes et de Gareth Valentine, percutant chef d’orchestre pour faire sonner les cuivres. Et c’est formidable ! Après un début de spectacle éblouissant, où l’on aperçoit le rideau à peine levé sur un ballet de jambes frénétiques qui tricotent en rythme un marathon de claquettes par 36 chorus girls et un garçon, les tableaux se succèdent avec le même bonheur des yeux et des oreilles, avec des artistes à la virtuosité extraordinaire, qui savent danser et chanter, faire des claquettes et jouer fort bien la comédie. Un show total Les lumières, ciselées et colorées, la scénographie épurée qui joue sur la géométrie des années 1930, les costumes d’une élégance folle, qui multiplient les silhouettes jusqu’au bouquet final de femmes fleurs aux chapeaux en forme de corolles, et surtout le jeu de comédiens à la sincérité bouleversante et à l’énergie époustouflante, qui jouent à fond la touche humoristique de ce livret au réalisme à peine accentué, tous les ingrédients sont réunis ici pour faire de ce spectacle une totale réussite qui nous éblouit autant qu’il peut nous émouvoir. Car enfin, la technique ici est portée à son plus haut niveau d’exigence artistique au service d’une très belle histoire. Celle d’une toute jeune artiste, campée par la très jeune et très talentueuse Monique Young, appelée pour remplacer la veille d’une première, à la faveur d’une cheville brisée, la star vieillissante, jouée par la grande chanteuse Ria Jones. Les deux comédiennes sont formidables, comme le sont également Jennie Dale en chef de troupe au grand coeur, Dan Burton en jeune premier électrique, Emma Kate Nelson en fabuleuse meilleure copine ou Alexander Hanson en producteur démiurge mais pathétique. Ils sont tous épatants et les musiciens avec, qui furent applaudis debout lors de la première du spectacle le 17 novembre. Du grand art à savourer d’urgence. Hélène Kuttner [Crédits Photos : © Marie-Noëlle Robert-Théâtre du Châtelet ] |
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