Il Re pastore – Théâtre du Châtelet
Il Re pastore Direction musicale de Jean-Christophe Spinosi Mise en scène d’Olivier Fredj et Nicolas Buffe Scénographie et costumes de Nicolas Buffe Dramaturgie de Benoît Chantre Avec : Du 22 janvier au 1er février 2015 Théâtre du Châtelet M° Châtelet |
Du 22 janvier au 1er février 2015
Après les rares Fées de Wagner, Orlando paladino de Haydn, La Pietra del paragone de Rossini ou encore Les Paladins de Rameau, le Châtelet met à nouveau à l’honneur une œuvre peu jouée : Le Roi pasteur de Mozart. Cet opéra seria créé en 1775, la même année que La Fausse jardinière, contient déjà des inventions et des variétés formelles et mélodiques qui marquent les compositions du génie de Salzbourg. Mozart traite la voix comme un véritable instrument soliste. Dans ce petit chef-d’œuvre de jeunesse, il la fait ainsi dialoguer avec la flûte (Se Vincendo vi rendo felici) ou avec le violon dans le rondo L’Amero saro costante di Aminta (souvent chanté en récital). Faisant à nouveau équipe avec le chef Jean-Christophe Spinosi (à la baguette de son Ensemble Matheus), Nicolas Buffe revient sur la scène du Châtelet, deux ans après avoir créé un choc des cultures réjouissant : l’Arioste, Haydn et le classicisme versus les mangas, les jeux vidéo et Star Wars ! En italien surtitré L’histoire d’après Benoît Chantre Agénor retrouve ensuite sa bien-aimée Tamiri, fille de Straton, qui s’est déguisée en bergère par crainte de la colère d’Alexandre. Il la rassure, lui promettant la clémence du roi de Macédoine. La joie de Tamiri éclate. Elisa laisse à son tour éclater la sienne : elle annonce à Aminta le consentement de ses parents à leur union. Revient Agénor portant les insignes royaux annonçant à Aminta qu’il est le roi caché. Elisa n’en croit pas ses oreilles, qui pousse Aminta à accepter la couronne. Ce dernier veut surtout être le roi d’Elisa, qui veut bien être sa reine. Dès le début du deuxième acte qui se passe dans le camp d’Alexandre, Agénor fait obstacle à Elisa et Aminta : non, ils ne pourront pas se voir, il doit préparer le futur roi à régner. À l’arrivée d’Alexandre, Agénor lui présente Aminta. Le roi de Macédoine s’étonne de le voir toujours vêtu de ses habits de berger. Aminta semble accepter la proposition d’Alexandre, puis se retire. Agénor évoque alors devant le roi le cas de Tamiri. Alexandre se désole de la savoir cachée et décide de la marier à Aminta, au grand dam d’Agénor qui sacrifie héroïquement son amour à la raison d’État. Agénor retrouve Aminta, croit qu’il a accepté d’épouser Tamina et confirme alors à Elisa que l’homme qu’elle aime va en épouser une autre. Désespérée, elle renonce néanmoins à renoncer. Surgit alors Tamiri, blessée qu’Agénor ait si facilement abandonné. Elle laisse son ami meurtri à son tour. Alexandre, constatant que le soleil se couche et que le couronnement prend du retard, s’interroge quand accourt à ses pieds Tamiri, en larmes, venant révéler son amour pour Agénor, suivie de peu par Elisa disant le sien pour Aminta. Pour sauver la face, Alexandre rend Elisa à Aminta, Tamiri à Agénor et promet le royaume aux deux derniers. Grâce à Elisa, Aminta a tenu bon : il n’aura jamais endossé le manteau de pourpre, mais gardé son manteau de berger. Plus d’artifice et de costume : le naturel triomphe, dénoue tous les nœuds du politique. Ce n’est pas Alexandre qui décide de l’amour, c’est l’amour qui décide et oblige Alexandre à n’être qu’un témoin, à s’effacer devant ce “chef invisible” que tous acclament dans le final. |
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