Guillaume Gallienne ou l’art de raconter des histoires
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Comédien, acteur, scénariste, metteur en scène et réalisateur, Guillaume Gallienne, sociétaire de la Comédie-Française, a su conquérir le cœur du public français, diversifier ses métiers avec talent par amour de « raconter des histoire ».
Guillaume Gallienne voit le jour le 8 février 1972 à Neuilly-sur-Seine et grandit dans le seizième arrondissement de Paris. Son père, grand bourgeois, et sa mère, issue de l’aristocratie russo-georgienne, lui dispensent une éducation stricte et exigeante, à la hauteur de son rang. Le jeune Guillaume n’a pas une enfance facile. Complexé par son physique, il se dévalorise par rapport à ses trois frères. Ses allures féminines lui attirent moqueries, quolibets, attaques homophobes quotidiennes, jusqu’à son départ en pension en Angleterre. Ce mal être, avouera-t-il plus tard, est à l’origine de sa vocation d’acteur, de sa volonté de se glisser dans la peau d’un autre personnage. De retour en France, Guillaume entame des études d’Histoire. La mort de sa cousine remet bientôt en cause ses choix de vie. Le jeune homme décide alors de réaliser son rêve et se lance dans la comédie. Après des études au Cours Florent, l’élève, prometteur, intègre le Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Il décroche bientôt un rôle dans le film Tableau d’Honneur de Charles Nemes (1992) et fait ses premiers pas sur les planches dans L’Histoire du soldat (1994) de Stravinski. En 1995, il réapparaît sur grand écran, notamment dans Sabrina de Sydney Pollack, et débute à la télévision avec la série Navarro. Sa carrière théâtrale lancée, l’artiste aborde un répertoire riche et varié. Il s’illustre dans des pièces d’Albert Camus, Bertold Brecht, Victor Hugo ou Musset, et, dès 1996, foule les planches de la Comédie-Française. L’étoile montante intègre l’institution en 1998, en qualité de pensionnaire. Dirigé par Daniel Meguich, Jorgue Lavelli ou Thierry Hancisse, il y interprète Molière, Marivaux, Euripide, Racine ou encore Offenbach. Il signe également des mises en scènes, Huis Clos de Jean-Paul Sartre au théâtre Nô le Tessenkaï de Tokyo (2006) et Sur la grand-route d’Anton Tchekhov au Studio-Théâtre de La Comédie-Française (2007). En 2005, Guillaume Gallienne est nommé 513ème sociétaire de la Comédie-Française. Parallèlement à sa carrière théâtrale, le comédien apparaît régulièrement sur grand et petit écran. Au cinéma, il joue notamment dans Jet Set (2000) de Fabien Oteniente, Fanfan la Tulipe (2003) de Gérard Kranczyk, Tu vas rire, mais je te quitte (2005) de Philippe Harel, Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola, Musée-haut, musée-bas (2008) de Jean-Michel Ribes, Ensemble, nous allons vivre une très grande histoire d’amour (2010) de Pascal Thomas ou encore Asterix et Obélix : Au service de Sa Majesté (2012) de Laurent Tirard. Polyvalent, Guillaume Gallienne n’a de cesse de s’ouvrir de nouveaux horizons. Il participe, dans les années 1990, à des spots publiscitaires et à des émissions radio. Dans Le Grand Journal de Canal+, il anime, de 2008 à 2010, Les Bonus de Guillaume, parodies de bonus DVD de films à l’affiche. A l’antenne de France Inter, il prête sa voix et interprête des textes phares de la littérature. Depuis 2004, ses enregistrements de textes d’Agatha Christie, Baudelaire, Marcel Proust Alexandre Dumas ou Stendhal sont édités dans des livres audio. Sa passion pour la danse s’exprime également lors de son association en 2005 avec le danseur étoile Nicolas Le Riche. Le comédien et le danseur écrivent ensemble le livret Caligula pour le ballet de l’Opéra de Paris. Il participe encore à l’adaptation chorégraphique du roman Illusions perdues de Balzac pour le ballet du Bolchoï. Enfin, Guillaume Gallienne découvre l’univers du chant. Il participe à l’album de Juliette Gréco en 2012 et chante dans l’album Le Bœuf sur le toit du pianiste français Alexandre Tharaud. En 2008, Guillaume Gallienne revient sur son enfance avec la rédaction d’un one man show autobiographique ; Les Garçons et Guillaume, à table ! est une injonction que prononçait sa mère. Il y évoque sa confusion et sa quête d’identité sexuelle ainsi que sa relation particulière avec sa maman. Seul en scène, avec talent, il incarne tour à tour les deux personnages. Sa prestation lui vaut de nombreux prix dont un Molière de la Révélation Théâtrale Masculine (2010). Monté pour la première fois en 2008, au TOP de Boulogne-Billancourt, le spectacle triomphe dans son adaptation sur grand écran en 2013. Le premier long métrage de l’acteur s’avère un succès unanime de la critique et du public. Présent dans 10 catégories, il égale le record de nominations au César du Cinéma. Les prix SACD à Cannes et au Festival de Deauville ainsi que le Prix Michel d’Ornano parachèvent le sacre de son film. Guillaume Gallienne tombe, en 2001, sous le charme d’Amandine qu’il épouse trois ans plus tard. De leur union naît un fils, Tado, en 2008. Officier dans l’Ordre national des Arts et des Lettres en 2013, il est, en 2014, à l’affiche du film Yves Saint-Laurent de Jalil Lespert, où il donne la réplique à Pierre Niney dans le rôle de Pierre Bergé. Un talent qui n’a pas fini de faire parler de lui… Jeanne Rolland Citations
Théâtre (sélection) Acteur à la Comédie-Française
Acteur dans divers théâtres
Metteur en scène
Acteur
Réalisateur Récompenses
[Visuel : Guillaume Gallienne à l’avant-première d’Astérix et Obélix au service de sa majesté, le 30 September 2012. Travail personnel de Georges Biard. This file is licensed under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license.] |
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