Un singe en hiver – Eddy Mitchell – Théâtre de Paris
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Un singe en hiver Mise en scène Stéphane Hillel D’après le film réalisé par Henri Verneuil Lumières : Laurent Béal // Scénographie : Édouard Laug // Costumes : Brigitte Faur-Perdigou A partir du 27 février 2014 Tarifs (hors frais de location) : 70 € (Carré or), 52 € (cat 1), 42 € (cat 2), 32 € (cat 3) et 22 € (cat 4) Réservation par tél. 01.48.74.25.37 Durée : 1h35 Théâtre de Paris |
À partir du 27 février 2014
Gabriel Fouquet arrive un soir d’automne dans l’hôtel tenu par Albert Quentin sur la côte normande. Une amitié va naître entre les deux hommes. L’un boit, l’autre ne boit plus. Un Singe en Hiver n’est pas un éloge de l’alcoolisme. Le roman d’Antoine Blondin raconte surtout avec sensibilité et finesse une histoire d’amitié pudique, la rencontre d’un homme à l’automne de sa vie avec un jeune homme perdu qu’il cherche jusqu’au bout à protéger contre les conséquences accablantes de l’ivresse. Il reconnaît peut-être en lui le fils qu’il n’a pas eu. Eddy Mitchell et Fred Testot reprennent avec complicité les rôles tenus au cinéma par Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo. Ils nous invitent, dans cette adaptation pour le Théâtre, à redécouvrir l’univers d’Antoine Blondin et la langue jubilatoire de Michel Audiard. Dans les mémoires, Quentin et Fouquet resteront à jamais les princes de la cuite. [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=uoeQna0K1PM[/embedyt]
Un singe en hiver, c’est avant tout un roman d’Antoine Blondin, puis un film dialogué par Michel Audiard. Autant dire qu’une adaptation pour le théâtre, à partir de ces « talents d’origine », nécessitait respect et humilité. Les dialogues d’Audiard proposent déjà une partition théâtrale, il fallait en retrouver la rythmique, les enchaînements, les silences et intervenir avec précaution. Le déroulement de l’histoire mêle l’intime et le flamboyant dans une petite ville normande qui ne demande qu’à reprendre des couleurs, ensommeillée dans la grisaille de la Toussaint. Le théâtre permet plus de mots. Et quels mots ! Stéphan Wojtowicz – Adaptateur
Pourquoi porter à la scène une oeuvre qui initialement ne lui était pas destinée et dont le film issu du roman est devenu un classique du cinéma ? Qu’offre de plus la version théâtrale d’« Un singe en hiver »? Avant le « comment » mettre en scène, c’est à cette question du « pourquoi » qu’il me semblait essentiel de répondre. En revoyant le film et surtout en relisant le roman, la réponse a commencé à apparaitre. Elle est devenue une évidence quand Stéphan Wojtowicz m’a fait lire une première version de son adaptation. Le cinéma, c’est la prépondérance de l’image. Le théâtre, c’est la prépondérance du texte. Là où le cinéma donne à voir, le théâtre donne à entendre. Stéphane Hillel – Metteur en Scène
Romancier et journaliste, on se souvient de ses chroniques du Tour de France cycliste qu’il suivra à 27 reprises pour le journal « L’Équipe » (ses amis le surnommaient « chronicoeur »). On se souvient de son roman le plus connu, « Un singe en hiver », couronné par le prix interallié 1959. On a davantage oublié qu’il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages parus entre 1949 et 1988, ce qui ne l’empêchait pas d’ironiser sur son sort : « Je suis resté mince, mon oeuvre aussi ». Buveur notoire, il s’est servi de sa propre expérience pour raconter les affres de l’alcool que subit Gabriel Fouquet dans « Un singe en hiver ». Pour l’anecdote, Blondin lui-même aimait jouer à la corrida avec les voitures à Saint-Germain des Prés, bien avant de faire revivre ses frasques à son personnage lors d’une nuit de beuverie. Fouquet ressemble à Blondin, Blondin ressemble à Fouquet. Ils aiment les mots, les bars et l’amitié. Blondin considérait l’amitié comme son unique richesse. Lorsqu’il rencontrait une femme, il lui promettait : « Je vous présenterai mes amis ». La nouvelle compagne déchantait souvent rapidement au contact de cette richesse parfois envahissante. S’il trouvait au fond des verres de quoi repousser ses fantômes, il est clair que l’alcool n’a rien apporté de plus à ses fulgurances d’auteur. Car, sans talent, Antoine Blondin n’aurait eu que des gueules de bois mais pas d’éditeurs. Parsemée d’humour désespéré et d’accents céliniens, la brillance et l’intelligence de son écriture fascinent toujours.
Présent au générique de plus de cent films entre 1949 et 1985 en tant que scénariste, adaptateur, dialoguiste, réalisateur, Audiard a laissé une empreinte indélébile dans le cinéma français. Tour à tour décrié, porté aux nues, considéré péjorativement par la Nouvelle Vague comme le symbole du « cinéma de papa », il fait aujourd’hui l’objet d’un véritable culte populaire. On se répète un grand nombres de ses répliques par coeur, à tel point que certaines sont devenues des maximes, d’innombrables auteurs avouent s’en inspirer régulièrement. Outre « Un Singe en Hiver », citons pour mémoire quelques succès : Les Tontons flingueurs, Archimède le clochard, Rue des prairies, Le Baron de l’écluse, Un Taxi pour Tobrouk, Le Président, Le cave se rebiffe, Le Gentleman d’Epsom, Mélodie en sous-sol, Le Pacha, Garde à vue, Mortelle Randonnée, admirablement servis par plusieurs générations d’acteurs tels que Gabin, Belmondo, Blier, Serrault, Biraud, Ventura, Lefebvre, Delon… Audiard était malgré tout capable de modestie lorsqu’il disait : « Si on a du génie, on ne fait pas de cinéma, on écrit un grand livre. » [Visuels : © Caroline Nieszawer] |
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