Enfermés – Théâtre Darius Milhaud
Inspiré par Beckett et Ionesco, le théâtre réaliste américain de Israel Horotviz, est un des plus prolifiques de sa génération.
Sucre d’orge fait partie de ses pièces de jeunesse, tandis que Beirut Rocks a été écrit en 2007, juste après la guerre du Liban. Quarante ans les séparent, pourtant on y trouve la même fureur et d’étranges similitudes.
En montant ensemble Sucre d’orge et Beirut Rocks d’Israël Horovitz, nous espérons que chaque pièce puisse éclairer l’autre d’une façon inattendue. Nous avons, dans les deux cas, des étudiants comme il en existe partout, confrontés à deux situations différentes : un accident mortel et un conflit armé. C’est néanmoins la même question qui se pose du début à la fin : une situation extrême révèle-t-elle chez l’être humain ce qu’il a de plus animal ? Les passions primitives sont d’autant plus exacerbées chez ces personnages jeunes, pleins de fougue et d’assurance, du moins au premier abord…
La culpabilité, le deuil, la religion, sont autant de sujets auxquels sont confrontés les protagonistes, et dont ils vont se servir pour se mettre en valeur, se justifier ou séduire. A quel point la peur dénature-t-elle les principes moraux qu’ils brandissent, au profit d’un réflexe élémentaire de survie ? Leur haine, leur amour, leur tristesse sont-ils authentiques ou simulés, comme dans une injonction sociale à reproduire tel sentiment plutôt qu’un autre ?
Finalement, si ce sont les instincts qui semblent prédominer sur la scène, les normes et les préjugés ne sont jamais loin. Et l’être humain plongé dans une situation de crise finit par se raccrocher à l’image que l’on attend de lui, quitte à s’y enfermer… L’œuvre d’Horovitz est paradoxalement nourrie par l’espoir et dessine un homme capable de se relever du pire.
Résumé : Zuckerman, jeune étudiant et apprenti-boucher, s’enferme dans sa chambre après avoir tué Frank Weeks Simpson dans un accident. Joanna, veuve éplorée, débarque chez lui pour se venger de celui qui a détruit sa vie et ses rêves de femme-artiste.
Benjy et Jake font connaissance dans une chambre d’hôtel, à Beyrouth, sous les bombes. Contraints d’attendre leur rapatriement vers les Etats-Unis, ils sont rejoints par deux autres étudiantes. Alors que les bombes se rapprochent, les tensions s’exacerbent et les différends idéologiques éclatent. Le débat cède bientôt le pas à la violence. Face à la peur, leur innocence les sauvera-t-elle ?
Enfermés
Deux pièces courtes d’Israël Horovitz : Sucre d’orge, suivie de Beirut Rocks
Tous les vendredis de juillet 2012
Plein tarif : 18 euros // Tarif réduit : 14 euros
Théâtre Darius Milhaud
80, allée Darius Milhaud
75019 Paris
M° Porte de Pantin
Articles liés
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...
“Les Imitatueurs” à retrouver au Théâtre des Deux Ânes
Tout le monde en prend pour son grade, à commencer par le couple Macron dans un sketch désormais culte, sans oublier Mélenchon, Le Pen, les médias (Laurent Ruquier & Léa Salamé, CNews…), le cinéma, la chanson française (Goldman, Sanson,...
La danseuse étoile Marie-Agnès Gillot dans “For Gods Only” au Théâtre du Rond Point
Le chorégraphe Olivier Dubois répond une nouvelle fois à l’appel du Sacre. Après l’opus conçu pour Germaine Acogny en 2014, il poursuit, avec For Gods Only, sa collection de Sacre(s) du printemps qu’il confie cette fois-ci à la danseuse...