Rencontre avec DJ Koyla
Aicha Hié aka DJ Koyla, est une jeune et récente artiste d’afro house, et percussionniste depuis son jeune âge. Performeuse, protectrice des droits des femmes dans la musique sur Bordeaux, son évolution et sa notoriété locale s’est faite en très peu de temps. Je vous invite à lire le portrait de cette artiste solaire et engagée.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Aicha Hié, j’ai 22 ans et j’habite à Bordeaux. Je suis musicienne, danseuse et DJ.
Depuis quand ta passion pour la musique existe-t-elle ?
Ma passion pour la musique a commencé dès mon plus jeune âge. À peine sortie du ventre de ma mère, je baignais dans cet univers-là. Dès le berceau, les premières notes de balafon retentissaient dans mes petites oreilles. Quand j’ai eu l’âge de commencer réellement à pouvoir faire de la musique, j’ai commencé. J’avais 6 ans environ.
Quel est ton rituel créatif ? Est-ce que tu composes ?
Pour l’instant je ne crée pas réellement. Enfin je compose quand même des sons expérimentaux avec mon iPhone et j’adore faire ça.
Depuis peu, j’ai commencé à les mettre sur SoundCloud mais c’est vrai que c’est un style qui ne plait pas à tout le monde. Je passe pas mal de temps à créer des sons sur mon téléphone. J’aimerais vraiment produire des sons afro house mais je n’ai pas encore le courage, la confiance et le professionnalisme nécessaire. Je danse beaucoup sinon et j’écris, ça m’aide à libérer des mots. Vu qu’on est dans une société où il faut être fort, hyper talentueux… Je me mets beaucoup de pression et au final je procrastine.
Est-ce que tu es issue d’une famille artistique, musicale ?
Oui en effet, je suis issue d’une famille de musiciens, mon père est musicien et avait son groupe de musique. Lorsqu’on est nés, il a voulu nous transmettre sa passion pour la musique.
Je suis dans une famille nombreuse où tous mes frères et sœurs jouent des percussions c’est-à-dire : djembé, bara, doum, balafon et de la danse. Si tu fais partie de la famille Hié, tu dois savoir faire de la musique. Au final, on est liés par le sang et la musique. Maintenant mes sœurs en font leur métier et j’aimerais faire pareil par la suite.
Comment est née DJ Koyla ? Quel a été le déclic pour commencer ?
Alors j’adore cette question. Koyla est mon deuxième prénom, c’est le prénom de ma grand-mère. On parle pas la même langue donc c’est une des seules choses qui nous lie beaucoup. En plus cela veut dire “c’est ta chance, ça t’’appartient” alors ça m’encourage beaucoup. Au début j’avais juste mis Koyla mais je trouvais ça trop vide. J’ai donc rajouté DJ devant, je trouve qu’il y a une résonance plus forte, plus symbolique.
Un jour, je suis allée sur un site au pif et je me suis dit pourquoi pas mixer, tiens ! Je voyais des gens autour en faire. Puis j’adore la musique, j’adore en faire découvrir, j’adore la scène donc les trois ensemble ça fait DJ.
J’ai commencé à utiliser le contrôleur en octobre 2021. Je me suis réellement lancée dedans en juin 2022 et c’est parti hyper vite, ça m’a ouvert tellement de portes et de nouvelles rencontres, c’est trop cool ! J’espère que ça continuera comme ça pendant longtemps car je m’y plais beaucoup.
Que défends-tu dans ton art ?
En tant que femme noire, je vois vraiment ça comme un exploit d’être sur scène. Si c’était avant, il y a même 20 ans, c’était hyper rare. Au final, au-delà de la musique, il y a un message de liberté, d’évolution, de progrès. Je suis très fière et cela fait partie du combat que je mène dans ma vie de femme noire. Cela me tient beaucoup à cœur.
Quels sont tes projets aujourd’hui ?
Mes projets c’est de me lancer dans la production quand j’aurais le courage de le faire premièrement. J’ai tellement d’autres idées derrière la tête et on verra bien dans l’avenir.
Propos recueillis par Bastien Espes
Articles liés
« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet
Plus de quarante ans après la première création en français, l’opéra d’Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg revient au Théâtre du Châtelet dans une nouvelle version et une mise en scène de Ladislas Chollat. Quarante interprètes dont des enfants...
“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....
La Scala présente “Les Parallèles”
Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...