Yeong Michin : “Passe au stud et on se lance”
Yeong Michin, de son vrai nom Téo Meynard, est un beatmaker et DJ bordelais. Il a notamment produit de très nombreux titres du rappeur Smeels mais a aussi travaillé avec IGee ou encore OGK.
Téo, tu te produis sous l’alias Yeong Michin. D’où vient ce nom ?
Yeong Michin ça vient d’un groupe de beatmakers “YungNCrayz” qu’on avait fait avec un ami et j’ai juste détourné ce nom qui signifie “jeune fou” en anglais-coréen. Mais je dirais que je kiffe plus le Japon ! Ça m’est venu au niveau culinaire, des mangas, de l’architecture et de la calligraphie que j’ai beaucoup bossée avec ma tante pendant que j’étais en MANAA dans mon école d’art. C’est des pays que je rêve de visiter, de voir, d’habiter.
Et alors comment en es-tu venu à la musique ?
Pour commencer, j’étais à fond dans l’art graphique et le métier de graphiste m’intéressait de fou car ma tante, qui est artiste-peintre, m’a poussé là-dedans avec ma mère. Et durant cette période d’études artistiques, j’étais déjà un grand fan de musique. Mon pote Doza qui était dans ma classe, chantait et allait en stud donc je l’ai accompagné. Mon cousin, qui était compositeur, DJ et producteur, m’a aussi donné envie de me lancer dans la musique mais j’ai lâché l’affaire pour les études. Et en arrivant dans mon école d’art, j’ai rencontré un beatmaker dans ma classe, Genco, qui m’a appris le logiciel et j’ai pas lâché. Par contre, l’art graphique j’ai lâché car ça ne m’intéresse plus.
Quelles sont tes influences lorsque tu composes ?
Mes influences, c’est le hip-hop trap US, la dancehall, la baile funk brésilienne, le funk, le rap.. On va dire que je suis éclectique.
On te connaît surtout pour ta collaboration avec Smeels, comment ça a connecté ?
Je venais tout juste de me lancer dans la prod et j’ai collaboré avec un rappeur à l’époque qui s’appelait MC Pharshak. Smeels avait vu mon taf et il osait pas trop se lancer. Je lui ai dis: “Gros, moi, je débute juste t’inquiète, viens, passe au stud et on se lance” et ça a accroché direct. On a passé des jours et des jours au stud à faire du son, c’était vraiment une époque de ouf !
T’as posé des couplets sur Outro et sur 2K18, c’est des opportunités artistiques ou une envie de ramper ?
Je te cache pas que c’est pour délirer. Et sur l’Outro de Selfmade, je lui ai fait écouter ce que j’avais fait sur ma prod. Il a kiffé et posé un couplet mais je ne pensais pas qu’il allait mettre le son sur son projet cet enfoiré !
À la sortie de Selfmade, Smeels confiait à Booska-P : “À Bordeaux, en général, ils sont plus dans un délire boom-bap ou à l’ancienne”. Est-ce un sentiment que tu partages ?
Je connais une majeure partie des rappeurs de Bordeaux et je comprends pourquoi il dit ça. Après, je ne sais pas pourquoi ça reste underground mais je connais pas mal d’artistes qui sortent de ce contexte : Floki, Exoslayer, Khali, Babysolo33, Souley…
T’as signé beaucoup de prods pour Smeels, à côté t’es aussi DJ sur Bordeaux. C’est un équilibre que tu kiffes ?
Oui, j’adore faire bouger les gens et leur faire écouter ce que j’aime.
Des placements qui arrivent ?
J’ai deux titres qui vont sortir : un avec Isaac du WL Crew, une prod style Kendrick un peu, et un autre avec Og Maudit et Shedd, sur une prod caliente.
Est-ce qu’il y a des producteurs dont tu surveilles le travail cette année ?
Bien sûr, il y a des beatmakers de Bordeaux comme Raaash, MH, 3G, Bricksplug. Après, il y a aussi des gars de Paname comme Thomaspn, Benjay, Jerzey. Même du côté de l’Allemagne, j’ai Miksu et Macloud ou dernièrement Freakey et High Klassified au Québec.
Enfin, la question recommandation : qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ?
Niveau artistes, Lil Gotit a sorti un son qui m’a bien fait bouger la tête. Après, j’écoute pas trop de sons en ce moment, je suis en pause.
Propos recueillis par Loïck Piovesan
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