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Yelle en Safari disco Club tournée

15 juin 2011
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Yelle est un groupe électro-pop composé de Yelle (Julie Budet), de GrandMarnier (Jean-François Perrier) et de Tepr (Tanguy Destable). Ces Pieds-Nickelés sillonnent le globe avec succès, baladant leurs rythmes chamarrés pour célébrer la sortie de leur deuxième album « Safari disco Club » (mars 2011). Il seront le 16 juin au Social Club pour un mix et le 25 juin 2011 à la Machine du Moulin Rouge pour la « Flash Cocotte Night ». Petite rencontre confidentielle avant le déhanchement sur le dance floor.

Vous avez été découverte avec Je veux te voir, diatribe envers le groupe TTC et son interprète Cuizinier, que vous accusiez de sexisme. Peut-on vous définir comme féministe ?

Ma mère est féministe car, en tant qu’ado dans les années 1970, pour elle c’était une évidence, sans être cependant une militante acharnée. Mais j’ai grandi avec son expérience, son travail d’éducatrice auprès des femmes. De mon père, j’ai également hérité de sa vision d’une femme libre, indépendante, qui se prend en main. Le mot « féminisme » me fait penser au combat du MLF, qui à l’époque a bouleversé les mentalités. Aujourd’hui, on combat différemment, et je n’ai pas envie de mener cette lutte de manière frondeuse et revendicatrice en utilisant ma musique pour défendre un mouvement. Je mène mon combat au quotidien, je vis mes choix, et c’est aussi ça être féministe.

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Vous êtes toujours là où il faut : duo avec Mickaël Youn sur Parle à ma main, première partie de Mika en octobre 2007, Remix de Hot N Cold avec Katy Perry… Et aussi, de manière plus étonnante, un show au Art Basel Miami en 2008. Vous avez des accointances avec l’art contemporain ?

Je ne suis pas une connaisseuse en art contemporain, ni une collectionneuse, ou une chineuse, mais je baigne dans le milieu : mon petit frère est en train de terminer les Beaux-Arts, que Tepr a étudiés également. J’ai plein de copains qui exposent, et dont je suis les travaux. Je suis sensible au fait que dans ma ville (Saint-Brieuc, NDR), il y ait des associations qui se bougent pour faire vivre l’art. Donc quand on nous a proposé de jouer à Art Basel, ce n’était pas un concert de plus : nous avons pris le temps d’aller voir sur les lieux d’exposition ce qui s’y faisait. Nous avions été scotchés par un artiste en particulier, le sculpteur Evan Penny.


Vous assimile-ton à une école française de l’électro, sur les mêmes bancs que Daft Punk, Air, Justice, Phoenix ?

Au début oui. Sur le premier album, nous nous retrouvions sur les mêmes festivals et les mêmes scènes avec Justice, donc on nous en parlait souvent. On se rejoint au niveau du genre, la pop, tout en restant quand même bien distincts musicalement.

Sur le premier album « Pop up », vous chantez dans le titre Amour du sol, « Je chante en francais des années 80, je n’aime pas le passé mais c’était quand même bien ». Comment avez-vous pu tant  être influencée par les années 80, vous qui êtes née en 1983 ?

C’est plus une référence à une certaine façon de faire, à une culture spécifique à cette époque, à l’expérimentation musicale dans la sonorité pop, une façon de jouer avec les mots, une certaine écriture qui nous touche plus particulièrement, bien plus que la variété française des années 2000. C’était la musique de notre enfance, notre musique de fond, à la télé, à la radio, dans la voiture. Je me revois vers 14 ou 15 ans, écoutant des compilations de mes parents, avec notamment Daho. J’ai l’impression que nous y sommes revenus récemment : depuis, on a redécouvert des chanteurs qu’on connaissait mal, je pense notamment à Chagrin d’amour qui a été une vraie révélation pour nous.

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On taxe votre musique de « commerciale » car elle a été reprise dans des pubs, vous-même prêtez votre image à une célèbre marque de sport pour un modèle de chaussure. Pourrait-on considérer votre musique comme représentative de notre époque, dans un sens désabusé, tout comme Stromae qui nous fait danser sur des paroles de désespoir ? Je pense notamment à votre chanson La Musique, sur votre nouvel album, et son clip démentiel, tout en « symbol-dropping ».

Les titres de Stromae me touchent car il a une manière qui lui est propre, et novatrice. Mais notre démarche est quand même plus joyeuse, avec des textes moins graves !
Nous sommes des jeunes gens de presque 30 ans, avec l’envie de parler de certaines choses nouvelles, des doutes, des angoisses, qui surgissent en vieillissant. Cela se ressent dans une autre manière d’aborder des sujets pourtant récurrents. On continue à parler de relations et d’amour comme dans Pop up : nous avons envie de continuer à profiter des moments joyeux, mais nous ne voulons plus être aussi inconscients. Cependant, nous nous sentons bien dans notre époque : La Musique, c’est effectivement un name-dropping de peoples qui dansent durant l’apocalypse, mais surtout un parallèle entre les puissances de la musique et l’amour sexuel.

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La sonorité musicale de « Safari Disco Club » est plus fouillée aussi…

Oui, tout le monde nous parle du virage africain avec la chanson-titre, mais cela reflète plutôt une ouverture globale à la musique du monde. Après avoir tourné pendant trois ans, nous avons pris conscience d’avoir été touchés par des cultures nouvellement découvertes, surtout en Amérique du Sud, des rythmiques chaudes et plus complexes que sur « Pop up ». On avait envie d’un deuxième album plus riche, plus produit, plus fourni, et cela se ressent. Avec toujours le côté pop des synthés bien sûr.

Quels sont vos futurs projets ?

Et bien déjà, maintenir le rythme de la tournée jusqu’à la fin de l’année, si ce n’est pas jusqu’à l’année prochaine, car nous avons beaucoup de demandes et nous aurons du mal à boucler le planning en décembre. Quand on en aura marre, on rentrera peut être à la maison, et on se mettra à d’autres morceaux, mais sans se mettre la pression. Nous avons envie de prendre le temps, surtout maintenant : nous tournons depuis plusieurs mois avec les morceaux, en réajustant à chaque fois ce qui ne va pas, et on commence vraiment à tenir le truc par le bon bout. Comme quand on apprend à faire du cheval et qu’on peut se lâcher au galop ! Le mois et demi aux États-Unis nous a vraiment permis de nous rôder. On est donc super sereins sur scène, on pense juste à prendre du plaisir, à s’amuser, à communiquer avec le public, ce qui fait de chaque concert un moment particulier.

Tournée estivale de Yelle

Juin :

  • 16 juin – YELLE DJs set 80’s @ Decade party, Social Club – PARIS, FRANCE
  • 18 juin – SONAR FESTIVAL – BARCELONA, SPAIN
  • 19 juin – Emmanuel College Ball – CAMBRIDGE, UK
  • 25 juin – LA MACHINE « FLASH COCOTTE » night – PARIS, FRANCE

Juillet :

  • 1er juillet  – FUSION FESTIVAL, GERMANY
  • 2 juillet  – ROSKILDE FESTIVAL, DENMARK
  • 12 juillet  – FESTIVAL D’ETE DE QUEBEC, CANADA
  • 14 juillet  – VIEILLES CHARRUES FESTIVAL, FRANCE
  • 15 juillet  – MUSILAC FESTIVAL, AIX-LES-BAINS, FRANCE
  • 16 juillet  – FRANCOFOLIES FESTIVAL, LA ROCHELLE, FRANCE
  • 21 juillet  – FRANCOS DE SPA FESTIVAL, BELGIUM
  • 22 juillet  – BIG FESTIVAL, BIARRITZ, FRANCE
  • 28 juillet  – EMMABODA FESTIVAL, SWEDEN
  • 31 juillet  – SPLENDOUR IN THE GRASS FESTIVAL, AUSTRALIA

Août :

  • 4 août  – ROCKET BAR, ADELAIDE, AUSTRALIA
  • 5 août  – ROXANNE PARLOUR, MEBOURNE, AUSTRALIA
  • 6 août  – OXFORD ARTS FACTORY, SYDNEY, AUSTRALIA
  • 13 août – SUMMER SONIC FESTIVAL (OSAKA) , JAPAN
  • 14 août – SUMMER SONIC FESTIVAL (TOKYO), JAPAN
  • 18 août  – PUKKELPOP FESTIVAL, BELGIUM
  • 19 août  – HIGHFIELD FESTIVAL, (LEIPZIG) GERMANY
  • 21 août – BRUSSELS SUMMER FESTIVAL, BELGIUM
  • 26 août –SUMMER SPIRIT FESTIVAL, GERMANY

Septembre :

  • 4 septembre  – VALTIFEST, AMSTERDAM, HOLLAND
  • 9 septembre – BERLIN FESTIVAL, GERMANY

www.yelle.fr

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