Vitalic, The Micronauts au CLUB 106 à Rouen
Auréolé du succès de « Ok Cowboy », paru en 2005, Pascal Arbez (de son vrai nom) surfe depuis sur une vague électro française bien terne qualitativement depuis l’éclosion des Daft Punk et Air à la fin des années 90.
Injustement répertorié dans la ringarde French touch actuelle, le hit-maker dijonnais sort clairement du lot en proposant une musique directe et efficace, et en livrant des sets hypnotiques de grande classe.
C’est donc dans un Club 106 sold-out que l’ancien étudiant en langues étrangères va en découdre avec un public rouennais réputé difficile. Récit.
Sous le chapiteau, un DJ local vient alimenter un début de soirée difficile pour l’auditeur, victime d’une nuisance (qualité) sonore insultante pour les tympans. Pour cause, un son globalement mal géré et des basses beaucoup trop présentes pour apprécier le set. La fuite au stand bières sans alcool devient alors une évidence.
Quelques minutes plus tard c’est au soliste The Micronauts que revient la lourde tâche de relever le niveau de ce premier acte désastreux.
Plus à l’aise que son prédécesseur aux platines, l’auteur de « Damaging consent » livre une prestation honorable garnie de beats reptiliens intéressants malgré des transitions parfois trop approximatives et une ligne directrice minimale.
Vitalic donc. Pour l’occasion, l’attente se fait de plus en plus pressante pour les nombreux fans du nouveau héros de la scène électro; des fans qui ont le loisir de patienter au son des excellents Goose et La Roux.
Dans une ambiance devenue électrique au fur et à mesure des minutes, le Français fait son apparition sur scène, stoïque. Derrière lui sont suspendus deux écrans/ miroirs symétriquement opposés. L’entrée en matière de l’homme en noir ne laisse pas le temps à la réflexion et les mouvements de foule se succèdent sur des titres désormais cultes pour les aficionados (La rock 01, Poney Part 1). Le nouveau single Poison lips reçoit un retour élogieux. Après une première moitié de concert globalement bien maîtrisée, une erreur impardonnable intervient sur une transition pourtant anodine. Imperturbable (malgré une furtive moue gênée), Vitalic repart de sitôt et relance sa machine infernale pour offrir une fin de set métronomique.
Toujours aussi serein et sûr de son statut, l’ambassadeur de Citizen Records tire sa révérence sur un geste bref.
De fait, force est de constater que même si le support live reste principalement numérique (aucune réelle surprise dans le set proposé), et malgré sa (grossière) erreur (qu’on peut assimiler aux aléas du live), Vitalic a rendu ce soir une bonne copie de son exercice scénique en terre normande. Il restera sans aucun doute l’un des pionniers de la musique électronique pendant de longues années.
Olivier Cougot
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