Une “Petite renarde rusée” à savourer à tout âge
La Petite renarde rusée De Leos Janacek Adaptation d’Alexander Krampe et Ronny Dietrich Mise en scène de Charlotte Nessi Avec Julia Szproch, Vladimir Kapshuk, Albane Carrère, Joao Pedro Cabral, Olivier Cesarini et Clémence Pousson Du 9 au 16 avril 2016 Le mercredi 13 avril à 15h, samedi 16 avril à 15h et 20h Tarifs : 16 € Réservation en ligne Durée : 1h Amphithéâtre Bastille M° Bastille |
Pour le jeune public, l’Opéra de Paris renouvelle des expériences passionnantes : proposer des œuvres courtes du répertoire lyrique à des enfants ou un public mélangé, à très bas prix, interprétées par des jeunes chanteurs et musiciens confirmés et mises en scène avec talent et imagination. La preuve encore une fois avec cette malicieuse renarde qui nous émeut tant. Une bande dessinée C’est par la BD que l’œuvre a été inspirée à Leos Janacek en 1920, tant la nature en Moravie, partie orientale de l’actuelle République tchèque, le ravissait. Dès lors, il fit de cet opéra une ode au chant des oiseaux, au souffle du vent, à la vie même de cette faune et de cette flore qu’il recrée de manière effervescente dans son œuvre grâce à la diversité musicale d’influences sonores d’Europe de l’Est. Tradition et modernité dans des sonorités parfois douces ou provocantes, arrangées dans cette version écourtée avec un accordéon accompagnant un quintette à cordes et un quintette à vent, complétés par un percussionniste. Un conte très tendre Charlotte Nessi utilise des projections au centre d’une scénographie faite de petits ponts de bois arrondis sous lesquels viennent se nicher les petits renards poursuivis par le forestier (Vladimir Kapshuk). Ce sont les enfants de la renarde qui a échappé aux hommes, incarnée à merveille par la soprano Julia Szproch, moulée dans un petit costume fauve absolument sexy (Jérôme Kaplan) et dont le popotin se trémousse en même temps que la queue. Cette jeune chanteuse est douée d’un sacré charme et d’une belle énergie ! Dans le rôle du blaireau qui la courtise, Olivier Cesarini joue les bellâtres façon dandy, canne et guêtres très romantiques. Sommes-nous des bêtes ? Les voix d’enfants qui chantent le dialecte imagé tchèque, les jeunes chanteurs habillés en animaux intelligents et fins, les chœurs (Sotto Voce) qui teintent l’atmosphère d’une nostalgie ou d’une gravité inquiétante, tout dans ce spectacle d’une heure respire la beauté et la tendresse portées par une richesse d’orchestration rafraîchissante. Petits et grands, suivons donc ces drôles de créatures que la féministe renarde entraîne sous nos yeux. Sommes-nous d’ailleurs vraiment meilleurs que les bêtes ? Hélène Kuttner [Photos © Xavier Pinon – Opéra National de Paris] |
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