Trompe Le Monde en concert à La Java!
AR : Le nom Trompe Le Monde fait référence au dernier album de The Pixies, mais vous vous revendiquez aussi des Daft Punk…
Kalash : Oui ! C’est parce que nous sommes de vrais fans des deux groupes ! Par Trompe le Monde, sans doute avons-nous voulu afficher une identité liée à celle de nos pairs. Enfants du rock et de l’électro, c’est inspirés par ces deux groupes incroyables que Ruby-e, Olaf et moi-même nous sommes lancés dans l’électro-rock.
AR : Trompe Le Monde a pris le parti original d’allier l’art vidéo à ses compositions…
Kalash : Cette association de l’image et du son est à l’origine de Trompe Le Monde et c’est ce qui en fait la spécificité. Nous sommes effectivement partis de l’idée conceptuelle d’un live aussi visuel que sonore. Tout est synchronisé puisque l’image arrive en parfaite adéquation avec les sonorités produites. On s’est demandé pendant un temps comment nous devions nous situer sur la scène par rapport à ce déploiement d’art vidéo. Finalement, un système d’éclairage adapté semble nous intégrer à la vidéo. Cette association de la musique, de l’image et des lumières a également nourri notre inspiration. Le son a induit l’image comme l’image a parfois amené la musique.
AR : De l’image au son ou du son à l’image, il semble que votre album American way of lie fasse de Trompe Le Monde un groupe qui s’engage… L’envie de dénoncer le mensonge ?
Kalash : Ken & Barbie n’illustrent certes pas gratuitement la pochette de notre album et les formules comme Trompe Le Monde et American way of lie n’ont pas été choisies au hasard. Nous avons voulu mettre le doigt sur les faux-semblants d’une société occidentale soumise à un dommageable matraquage médiatique. Je crois qu’il nous fallait dire l’erreur d’une idéalisation des produits et des personnes. Pour nous, les Etats-Unis sont l’incarnation la plus haute de cette société fondée sur le mensonge et c’est ce qui explique le titre de cet album. Maintenant je crois qu’American way of lie montre aussi l’aspect fascinant du phénomène. On peut, et on ne se prive pas de le faire, fasciner avec ces images trafiquées. C’est notamment l’effet produit par une scène de Mulholland Drive dont nous nous sommes clairement inspirés. C’est l’effet Silencio. La cantatrice qui chante dans le club appelé Silencio est terriblement émouvante jusqu’à ce qu’elle s’écroule et que l’on réalise qu’elle y allait d’un playback. Malgré cette thématique de notre album, il nous tient à cœur de rester dans une tonalité légère et dégagée en dépit du fond. On ne voudrait surtout pas être moralisateurs !
AR : Avec Ruby-e (voix, machines) et Olaf (basse, machines), comment êtes-vous parvenus à vous investir ensemble dans la création, et avec vos atouts respectifs?
Kalash : Nos enregistrements ont été très spontanés, en réalité. Au départ, il faut savoir que nous n’avons jamais répété ensemble. L’un de nous avait une idée et la communiquait aux deux autres souvent par le net. A partir de là, on composait chacun de notre côté. On se retrouvait finalement dans les locaux du Ciel à Grenoble et c’est là que nous mettions en commun. On s’est aperçu que cela nous permettait de conserver une certaine fraîcheur et que cela offrait à chacun d’entre nous d’y aller de son inspiration.
AR : Vous êtes aujourd’hui aimés et connus du public en Rhône-Alpes. C’est important pour vous de venir vous produire à Paris ?
Kalash : Il est clair que Trompe Le Monde a pu acquérir une réelle identité en Rhône-Alpes. Nous avons été présents dans toutes les salles de concert importantes, et nous avons pu nous produire dans des festivals aussi essentiels pour la région que le Cabaret Frappé à Grenoble ou Musilac à Aix-les-Bains. Pour ce qui est de Paris, on y a déjà joué cinq fois (Flèche d’or, Loco, OPA-Bastille) et à chaque fois, on a rencontré un très bon accueil auprès du public. On revient donc avec envie, et avec plaisir !
AR : Quid du prochain album de TLM ?
Kalash : Un deuxième album de TLM est effectivement en perspective. Ce sera toujours sur le même thème, mais je pense que ce sera à la fois plus rock’n’roll et plus frontal. Bien que nous soyons vraiment satisfaits du premier, le second sera plus efficace et moins conceptuel. On veut surtout éviter les redites.
Propos recueillis par Christine Sanchez
Trompe Le Monde avec Ruby-e, Olaf et Kalash
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Le samedi 31 octobre à 21.00
Entrée : 5 euros
A La Java
105, rue du Faubourg du Temple
75 010 Paris – Métro Belleville / Goncourt ( l. 2 & 11)
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