The Cranberries – Roses
Devenu mythique au fil des ans, le groupe rentrait dans une profonde léthargie en 2003, troquant la vie d’artistes contre l’éducation de ses progénitures. Seuls représentants irlandais crédibles des 90’s avec U2 (période Zooropa), les Cranberries connaissaient une période faste, faite de tubes post-grunge (Zombie) et pop (Free to decide, Ode To My Family). Une époque bénie pour le quatuor de Limerick, lancé par le single Linger.
Jouer dans les Cranberries, une alchimie
En 2009, Dolores O’Riordan lançait : « Il y a quelque chose dans le fait de jouer avec les Cranberries qui est comme d’enfiler la paire de chaussures parfaites. C’est une alchimie. Tout s’emboite, tout simplement ». Une déclaration suivie d’une tournée mondiale à guichets fermés (en 2010) et d’un retour à la création. « Roses », c’est en fait le résultat de toute une décennie. Produites en 2011, beaucoup de chansons ont été tirées de sessions antérieures à 2003 (Astral Projection, Raining In My Heart) et des balances de la tournée de reformation (Conduct, Serendipity). Une approche intéressante réunissant les bases qui ont fait des Cranberries un groupe majeur, créditées d’un song-writing plus matures.
Comme une évidence, ce sixième album est loin de pouvoir rivaliser avec « No Need To Argue » ou « To The Faithful Departed » mais renferme quelques titres mélodiques, caractérisés par la voix singulière de Dolores et les guitares de Noel Hogan. Accords tenus, hachés, ballade orchestrée par des violons, Conduct est proche d’un Ode To The Family, parfait pour introduire le single Tomorrow, contine folk faite de chœurs. Attachés à un axe couplets-refrains bien défini, les irlandais donnent suffisamment d’arguments pour s’y attacher (Show Me The Way, Schizophrenic Playboy) malgré quelques temps faibles. Dans l’ensemble, Roses s’écoute bien et propose des schémas nouveaux (Astral Projections) ainsi que des titres d’une incroyable finesse. En atteste le titre éponyme qui vient conclure tout en douceur un disque attendu au tournant.
Comme pour se remémorer le bon vieux temps, un live enregistré à Madrid en 2010 compose la face B de l’album. Ici, les anciens titres résonnent comme en 96, version stade. Repris en intégralité, le répertoire phare des Cranberries affole les aficionados madrilènes qui s’en donnent à cœur joie de reprendre les paroles (Animal Instinct, Linger, Zombie). Une bonne initiative qui comblera les fans de la première heure.
Olivier Cougot
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The Cranberries – Roses
PIAS/ Ephelide
En tournée dans toute la France et au Grand Rex (Paris) le 20 juin 2012
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