Taz Marshall : “Je voudrais que toutes mes lignes retranscrivent mes pensées”
Jeune rappeur marseillais, Taz Marshall souhaite nous faire découvrir sa vie, son univers et ses envies à travers sa musique.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis un artiste marseillais, monté sur Paris pour faire bouger la capitale.
Depuis combien de temps fais-tu du rap ?
Ça fait trois ans. Au début, je ne voulais pas rapper. J’ai commencé par faire des instrus, pour des amis qui avaient leur groupe. Puis à force de les entendre, ça m’a donné envie de m’y mettre, on a d’ailleurs créé un collectif tous ensemble. Il y a deux ans, j’ai commencé à écrire mes textes.
Comment décrirais-tu ta musique ? Quelles sont tes inspirations ?
Je la décrirais comme universelle. Je pense que j’arrive à faire aimer ma musique à des personnes de mon âge comme à des personnes plus âgées. Par exemple, ma grand-mère écoute mes musiques et adore. Pour ce qui est de mes inspirations, je dirais Népal, VSO et surtout Nekfeu, j’admire sa façon d’écrire.
Peux-tu nous parler de ton projet qui est sorti récemment ?
Möbius est un projet que j’ai mis un an à faire. Il est né d’un concept que j’affectionne, le ruban de Möbius. C’est un anneau qui n’a qu’une seule face, ça représente un peu le symbole de l’infini et du recommencement. Je trouve que ce concept s’associe bien à ma vie, je passe toujours par les mêmes cycles et les mêmes moments de tristesse, de joie, d’amour et de remise en question. J’ai donc voulu partir de ce concept pour faire un EP en six morceaux, représentant une boucle. Je commence avec un titre qui s’appelle Époque, dans lequel je parle de mon adolescence. Ensuite vient Borne d’arcade, où je parle de ma jeunesse passée devant les jeux vidéo. À travers le son Débranché, je me rends compte qu’il y a autre chose que juste de l’amusement, il y a aussi l’amour qui est évoqué dans Féline. Toutes mes expériences de soirées ressurgissent avec le morceau Pourpre. Mais il est aussi important de se focaliser sur soi, de penser à son avenir et de se remettre en question, c’est de ça que parle le titre Möbius.
Tu as récemment sorti un clip pour le son Pourpre, comptes-tu en sortir d’autres pour cet EP ?
Pour ce projet, je compte faire trois clips. Un avec Pourpre qui est déjà fait, un autre pour Möbius et le dernier pour Borne d’arcade. Ce serait les trois clips les plus travaillés mais derrière, je souhaiterais faire également des clips plus commerciaux, avec le son Féline par exemple, qui parle des filles. Ça sera peut-être un clip moins travaillé techniquement parlant, mais toujours avec la même patte.
Tu n’as jamais fait de concerts mais tu es déjà monté sur scène pour des événements musicaux, comment as-tu trouvé cette expérience ?
Je suis monté sur scène durant le Polyphundair, c‘était organisé par une école de commerce d’un très bon ami qui fait également partie du collectif. C’est cet ami qui m’a proposé de monter sur scène avec lui pour interpréter un morceau de notre collectif, qui sortira bientôt sur les plateformes. C’était une expérience folle avec beaucoup d’émotion et d’énergie, tous mes amis étaient venus me voir.
Tu fais donc aussi partie d’un collectif, peux-tu nous en parler ?
Le collectif s’appelle Le Petit Nice Crew, également surnommé le PNC. C’est avec ce groupe que j’ai commencé le rap. Au début, je faisais simplement les intrus puis quand j’ai commencé à rapper, un autre ami nous a rejoint et à partir de là, l’envie de faire un projet aux couleurs très sudistes est née. On a voulu retranscrire une ambiance de Marseille, là où on a grandi, et mettre des thèmes qui nous représentent dans nos sons, comme les soirées ou les voyages en voiture que l’on peut faire. Les intrus sont beaucoup plus old shcool, légèrement tournées vers le funk. C’est avec ce projet que j’ai commencé à façonner mon écriture. C’est grâce à ce groupe que je me suis attribué non seulement un style d’écriture, mais aussi une manière d’écrire.
As-tu des dates pour tes prochains projets ?
Je n’ai pas encore de dates mais je travaille déjà sur mon prochain EP, qui devrait sortir d’ici un an. Je vais vraiment prendre mon temps pour le développer et écrire. Je voudrais y mettre quatorze sons. En parallèle, je travaille également sur mon album qui sortira dans deux ou trois ans. J’aimerais créer une vraie histoire. Je voudrais que toutes mes lignes retranscrivent mes pensées. J‘aimerais que cet album représente ma véritable pensée, tournée de la façon la plus poétique possible, à travers différents thèmes qui montreraient le cours de la vie. Car le temps c’est quelque chose d’important, c’est extrêmement présent dans mon univers. C’est d’ailleurs pour cela que mon prochain projet s’intitulera “Ars Longa”. C’est un terme qui vient de la citation latine “Ars longa, vita brevis”, ce qui signifie “L’art est long, la vie est brève”. L’idée que j’en ressors est que l’art est immortel alors que nous ne sommes que de passage. J’aime beaucoup cette idée, car le temps me passionne.
Retrouvez Taz Marshall et Le PNC sur Instagram.
Propos recueillis par Adélaïde Lachenko
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