Suzane : “Ma plus grande arme, c’est d’écrire une chanson”

Rencontre avec une chanteuse hors pair. Ambitieuse et original, Suzane, programmée pour de nombreux festivals, fait parler d’elle et… nous parle.

As-tu gardé un bon souvenir de ta scolarité ? Quelles étaient tes matières favorites ?

J’ai toujours adoré le français, l’histoire, les langues, bref les matières littéraires. Je me suis sentie à l’aise dans les premières étapes de ma scolarité et puis j’ai eu du mal à trouver ma place dans ce système scolaire, que je trouve un peu étriqué car il ne permet pas à l’enfant de se révéler. L’école sert à faire de bons citoyens, mais pas des hommes et des femmes épanouis. Certaines écoles ont des méthodes plus adaptées : il n’y a pas de notes, pas de devoirs, d’obligations et l’apprentissage reste un plaisir. J’espère qu’il y en aura de plus en plus.

Lorsque tu te produis sur scène, tu es vêtue d’une combinaison bleue et blanche. D’où vient cette inspiration ?

J’avais très envie d’explorer la danse sur scène. Il me fallait donc être à l’aise et libre de mes mouvements. La mode et la danse sont étroitement liées, car l’approche du mouvement est différente selon le vêtement porté. Carolina Ritzler et Romain Antonini m’ont alors aidée à donner vie à ma combinaison.

J’ai pensé celle-ci en étant influencée par plusieurs personnages qui ont marqué des moments de ma vie : Bruce Lee que je regardais gamine avec mon père, fan d’art martiaux, Elvis Presley que j’ai regardé longuement sur les écrans du diner fifties où je servais des burgers, Louis XIV pour le bleu royal, que j’ai beaucoup étudié au Conservatoire d’Avignon.

Suzane © Liswaya

La victoire de la révélation scène t’a été décernée lors des Victoires de la Musique. Comment t’es-tu sentie après cette annonce ?

J’étais complètement sonnée ! Ça a duré quelques jours. J’avais beau regarder les images, j’avais l’impression que tout ça n’était pas arrivé. C’est en apprenant l’émotion de mes proches, mes parents en pleurs devant la télévision, mes amis, le public qui me soutient depuis le début, que j’ai réalisé, en fait. J’ai rarement vécu de “choc de bonheur”.

Suzane © Liswaya

Qu’aimerais-tu que les gens se disent en écoutant ton album ?

J’entends souvent des gens qualifier mon album d’inclassable et je trouve que c’est un vrai compliment. J’ai effectivement essayé de casser les codes pour arriver à être moi-même dans ce disque. J’y ai mélangé des choses que j’aime, comme la musique traditionnelle française et la musique électronique, avec des textes légers ou engagés.

Cet album est un bout de moi et j’espère que les personnes qui écoutent ces histoires pourront s’identifier et se reconnaître. D’ailleurs, je reçois souvent des messages de gens qui me disent que mes chansons les accompagnent dans leur quotidien : il n’y a pas de plus cadeau que de lire ces mots.

Quel est ton sujet favori pour écrire une chanson ?

Je n’ai pas de sujet favori, je pioche dans mon quotidien. Si un sujet me brûle, me met en colère, me rend impuissante dans ma vie de tous les jours, ma plus grande arme, c’est d’écrire une chanson.

Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui débute dans la musique ?

J’aurais trois conseils : d’abord, arriver à faire de la musique avec peu de choses au départ ; pas besoin d’une tonne de matériel pour écrire les premiers mots et taper les premières instrus. Puis, être soi-même et sincère. Or, ça c’est certainement la partie la plus difficile ! Il faut le temps d’arriver jusqu’à soi… Enfin, ne pas trop écouter les conseils !

Suzane © Liswaya

Les projets qui te tiennent à cœur ?

Aujourd’hui j’ai l’impression de vivre ma plus belle vie, alors le projet le plus important c’est que ça continue. J’aimerais que mon premier disque Toï Toï entre dans le quotidien des gens, que le public continue de venir me voir en concert et de me faire exister.

Propos recueillis par Noëmie Lambert

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