Sóll : “J’aimerais beaucoup que quand les gens écoutent mon EP, ils puissent se reconcentrer sur ce qu’ils ressentent, se reconnecter à eux-même”
Sóll, toute jeune artiste émergente de la scène indie pop aux mélodies enchanteresses et à la voix envoûtante, nous présente son tout premier EP réalisé entièrement par elle-même : A taste of sun & dirt.
Peux-tu nous présenter ton parcours artistique en quelques mots ?
J’ai commencé la musique très petite grâce à mes parents. Je n’ai pas eu envie d’en faire professionnellement jusqu’à ce que je commence à faire de la musique actuelle au conservatoire en groupe, en 3e. À partir de ce moment-là, j’ai vraiment eu le déclic où je me suis dis que je voulais faire ça toute ma vie. J’ai continué donc au lycée où je suis allée en spécialité musique, puis aujourd’hui en fac de jazz à Toulouse. J’ai commencé à composer toute seule peu après le début de mes cours de musiques actuelles au conservatoire, quand j’avais environ 16 ans. Aujourd’hui, j’expérimente dans mes compositions pour développer une identité artistique qui me convienne. Donc savoir vers quel type de sonorité je voudrais aller, ou encore ce que je veux raconter.
Pourquoi le nom Sóll ?
J’aime beaucoup les langues en général. Ça m’intéresse beaucoup, pour les mêmes raisons que j’aime la musique d’ailleurs. J’aime tout le côté des différentes sonorités. Et j’apprécie tout particulièrement les langues nordiques, dont l’islandais. Donc j’ai voulu trouver un mot en islandais qui pourrait bien me correspondre. J’avais choisi Sòl qui veut dire soleil en islandais, mais c’était déjà utilisé comme tel un peu partout. J’ai donc juste rajouté un L !
Tu as réalisé ton premier EP sorti récemment, toute seule. Qu’est-ce qui t’as déclenché l’envie de le créer ?
En fait, j’avais déjà composé une ou deux chansons sans projet particulier en tête, et je me suis dis que ce serait bien de me lancer dans un projet avec un but au final. Parce que j’aime beaucoup composer des chansons par-ci, par-là, mais c’est encore mieux quand on a un objectif en tête, et qu’on travaille afin de réaliser. Ça me motive plus. Ça m’intéressait de composer toutes ces chansons que je pourrais réunir en un petit EP, qui me servirait un peu de répertoire par la suite en tant qu’artiste. Et aussi d’expérimenter, et de voir ce qui en ressort. Je suis toujours en recherche des sons qui me plaisent par rapport à ce que j’ai l’habitude de faire, voir ce que j’aime bien composer ou pas. C’était une expérience assez expérimentale pour moi.
Quelle a donc été la partie la plus dure de la réalisation ?
Je pense que c’était le mixage, pour utiliser le logiciel. C’était la première fois où je l’utilisais vraiment au maximum de ses capacités. J’avais plus l’habitude de composer simplement sur une guitare, parce que ça faisait plus longtemps que je composais de cette manière. Donc là, c’était vraiment un territoire tout nouveau pour moi. C’était compliqué parce que je voulais réussir à avoir ce son très propre et professionnel en partant de rien. Donc je recherchais tout le temps des tutoriels sur YouTube, sur comment mixer une voix, comment mixer une guitare en acoustique etc… Ça pouvait être assez frustrant par moment.
Y-a-t-il un message en particulier que tu voulais partager dans cet EP ?
Je ne pense pas que j’avais vraiment de message particulier en tête. Je voulais créer quelque chose qui me parlerait vraiment à moi-même. Quelque chose d’un peu organique, qui parle de moi donc de mes sentiments, de ce que je ressens dans la vie de tous les jours. Je n’ai donc pas forcément de message dans ce sens-là, mais j’aimerais beaucoup que quand les gens l’écoutent, ils puissent se reconcentrer sur ce qu’ils ressentent. Se reconnecter à eux-même.
Pourquoi le nom A taste of sun & dirt, et cette couverture d’album ?
Pour le nom, j’aime bien trouver des phrases qui dépeignent l’atmosphère du projet en général. Donc j’ai choisi ce nom là parce que “sun” (soleil en anglais) symbolise un peu tout le côté joyeux de ce que je raconte dans l’EP, et “dirt” (poussière en anglais) c’est pour tout le côté un peu plus sombre, tous les sentiments plus compliqués que j’abordais. Et je trouve que ça s’accorde bien à cette dualité quand tu vis, ces deux facettes un peu clichées : le côté sun et le côté dirt. Je me suis inspirée au départ de cette expression “A taste of dirt in your mouth” (un arrière goût de poussière dans la bouche).
Après, en terme de couverture, je n’avais pas trop d’idées au départ. J’avais pensé à un design un peu graphique. Mais au final, j’aime bien prendre des photos au quotidien de ce que je fais, et j’ai choisi cette photo d’un gâteau que j’avais acheté pour le manger seule dans un parc au soleil, qui était un bon moment représentatif pour illustrer cet EP.
Tu écris toutes tes chansons en anglais. Y-a-t-il une raison spécifique pour laquelle tu as fait ce choix ?
Il est vrai que je réfléchis de plus en plus à écrire en français. Cependant, le choix de l’anglais de base était parce que j’aime bien comment cette langue sonne. Je la trouve fluide quand on chante. Et en plus c’est une langue que presque tout le monde parle ! Donc pour défendre un projet comme ça, qui existe principalement sur Internet donc qui ne connait pas vraiment de frontières, ça permet que tout le monde puisse comprendre. Le côté plus négatif c’est que le public français après est moins engagé, parce qu’il ne comprend pas forcément tout.
Y-a-t-il une chanson qui a été plus difficile à écrire en particulier ?
Je dirais Tale of death and drought. En fait, j’avais écrit les paroles en premier aux alentours de 2020/2021, il me semble. Ce que je ne fais pas habituellement. Et j’ai essayé à plusieurs reprises de les mettre en musique, mais à chaque fois je n’aboutissais à rien. C’était compliqué de trouver une mélodie ou structure auxquelles j’accrochais vraiment, parce que j’essayais de créer une espèce de chanson de pop de base. Donc j’étais enfermée dans cette structure : couplet/refrain/couplet/refrain. Et je me suis libérée de ça en me disant juste que j’allais suivre ce que j’avais écrit avec des petites transitions instrumentales sympas, et vraiment chercher plus une atmosphère qu’une structure de chanson.
Et au contraire, est-ce qu’il y en a eu une qui est venue plus naturellement que les autres ?
Je pense que c’est In my bed qui était la plus simple à composer. C’est celle que j’ai gardé la plus épurée avec juste du ukulélé/voix. Et puis, c’était à un moment où j’avais le plus besoin d’écrire cette chanson parce que je ne me sentais pas très bien. Donc je me suis dis que j’allais juste écrire ce que je ressentais sur le moment, et il me semble que j’ai fini la chanson en 2 jours.
Dans I don’t know what living a balanced life feels like, on retrouve un audio que tu as mêlé à la composition. Quelle est l’histoire derrière cet audio ?
C’est un sample d’une poètesse qui s’appelle Rupi Kaur, elle a écrit plusieurs recueils de poèmes dont Milk and Honey dont il me semble que cet audio est tiré, mais j’en suis pas tout à fait sûre. Je l’avais lu, il y a quelque temps déjà, et en recherchant un poème à partir duquel je pourrais écrire une chanson, j’ai repensé à cette poétesse en particulier et je me suis concentrée sur les poèmes qu’elle avait lus. Et j’ai choisi celui-là car il me paraissait être un bon poème pour pouvoir construire autour. J’ai donc pris des samples des passages qu’elle lisait et je les arrangés pour servir la chanson.
Les 3 dernières chansons de l’album ont une atmosphère un peu enchanteresse de par les harmonies des voix, et les mélodies. Était-ce l’effet recherché ?
Oui c’était bien voulu ! J’aimerais bien me diriger vers ce genre d’atmosphère musicale. J’aime bien ce côté de nappes harmoniques avec toutes ces voix qui te donnent l’impression un peu d’être suspendu.e. L’artiste Dodie, qui est une de mes artistes préférées, fait pas mal ce genre d’effet musical dans ses intro et dans ces chansons. C’est un élément que j’aime beaucoup dans sa musique, et ça m’a inspirée pour le faire à ma manière. J’aime beaucoup cet effet très enchanté que ça crée.
Qu’est-ce que tu aimerais réaliser en tant qu’artiste dans le futur ?
J’aimerais déjà continuer de composer bien-sûr, continuer d’expérimenter pour voir quels types de sonorités je pourrais travailler et m’approprier en tant qu’artiste. Et j’aimerais aussi beaucoup pouvoir monter ce projet en live, pouvoir présenter l’EP au public directement. C’est les 2 aspects sur lesquels j’aimerais le plus me concentrer.
Vous pouvez retrouver l’artiste Sóll sur son compte Instagram @solls_oll, et sur sa chaîne YouTube : Sóll.
Propos recueillis par Julie Hallot
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