Soirée Fear & Loathing I – La Maroquinerie
Une bonne dose d’alcool donc, mais surtout une programmation efficace et risquée puisque la plupart des groupes issus de la scène garage rock sont quasiment inconnus chez nous. A part Aladdin, qui réunit 2 des figures les plus emblématiques de ces dernières années à savoir Nicolas Ker, frontman chez Poni Hoax et Gilbert Cohen, fondateur de l’excellent label Versatile et moitié du duo Château Flight, les groupes présents ce soir sont pour beaucoup de grandes énigmes.
Light Light ouvre les hostilités avec une pop acide et détonante menée par une chanteuse aux cheveux noirs jais et un batteur qui n’est autre que la moitié du groupe ZZZ, qui se produit également plus tard dans la soirée. Light Light donne ici son tout premier concert parisien et le public semble gentiment accrocher, visiblement en attente de plus de sons et de bruits.
C’est Magnetix qui se charge de réveiller tout ce beau monde avec son rock garage sans concession, à la fois primitif et sauvage et qui fait littéralement exploser le température ambiante de la Maroquinerie en l’espace de quelques minutes. Ce duo bordelais nous rappelle l’énergie des White Stripes, le côté poseur en moins sans doute.
Les ZZZ envahissent la scène (il ne sont que 2) mais la carrure du batteur fait passer n’importe quel Hells Angel pour un livreur de pizza à mi-temps. Ces Hollandais fous réscucitent le krautrock de façon tellement moderne, et s’inscrive dans lignée de groupe comme Zombie Zombie ou Suicide d’Alan Vega. Orgue Farfisa, Korg vintage et batterie, la recette fonctionne à merveille et transporte le public quelque part entre les Doors et l’esprit Rave de ces dernières années.
Aladdin boucle cette soirée mais déjà pas mal de monde est dans le jardin de la maroquinerie et le concert débute devant une salle clairsemée. Nicolas Ker tourne comme un papillon en cage, et peine à retenir le public qui petit à petit quitte la salle. La noirceur pourtant envoutante de titres comme Suicide Groove, K-Maro ou encore The Sun Is On Fire n’y font rien et laisse un petit gout d’amertume. Petite déception en quittant la salle ce soir et en se disant que le duo emmené par Nicolas Ker et Gilbert Cohen avait pourtant réalisé un des albums les plus intéressants de l’année passée.
Arno Byhet
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